Mariage, spectacle, carrosses... où l'on dépense le budget mensuel du Burundi en une agape.
Quel curieux esprit que  de se gorger béats de romances style  princes-mariages-argent-fringues-sunlights-clap-clap de la part de gens  qui parfois ne gagnent que 900 € par mois (trois bouteilles de champ de  cette fine journée) et survivent péniblement, de surcroît en jalousant  souvent leur voisin guère mieux loti parce qu'il a acheté une voiture X  et pas eux... ou tapant durement sur les "profiteurs de la CAF et du RSA  qui ne foutent rien" tandis qu'eux triment pour à peine plus etc.  Serait-ce que le bonheur-spectacle panse leurs plaies? Mais alors  pourquoi pas celui du voisin avec sa belle bagnole? Serait-ce qu'ils ne  s'aiment pas eux-mêmes? éprouvant le besoin de "bader" devant des Alphas  qui ne connaissent pas leur existence et assurément ne s'en soucient  pas? Et qui vivent d'eux pourtant, d'eux qui paient des impôts, font  marcher les usines, afin qu'ils puissent s'éclater dans un luxe obscène?
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| Anne Boleyn* | 
Décidément ce comportement même  induit met mal à l'aise. Comment  a-t-on réussi à ce point à persuader le  peuple qu'il valait si peu pour  qu'il consente avec joie, qu'il réclame  même, des spectacles d'aussi mauvais goût... et qui ne  peuvent que lui faire mesurer  avec rage (enfin logiquement) sa propre  misère et ses causes? Comment  peuvent-ils s'identifier (comme par  exemple dans les romans) à des gens  qui représentent pour leur propre  condition un pied de nez et une  insulte? et qui sans doute se marrent...  ou même pas, ils ne doivent  pas y porter attention : le peuple n'existe  pas, c'est obligé sinon la  culpabilité leur interdirait d'ainsi  s'étaler de manière aussi  indécente. "Le principe de la tyrannie est que  les hommes se battent  pour leur esclavage comme s'il s'agissait de leur  liberté" (Spinoza).
Sommes-nous revenus (en fait nous ne l'avons jamais quittée sauf à de brefs moments de conscience collective) à l'époque où Henry VIII faisait décapiter un peu au pif son entourage, la décollation faisant office, pour ses conseillers, de demande de démission, et pour ses épouses, de divorce, vite fait bien fait, pas de pension alimentaire...
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| Henry VIII | 
...  ni d'indemnités de licenciement...  époque où chaque condamné était  tenu, pour l'honneur (!) de louer le roi  juste avant d'être coupé en  deux (sinon sa famille en aurait subi les  conséquences) ? Applaudir, se  scotcher, s'esbaudir devant des gens qui  en une journée vont polluer  comme le Burundi en un an et dépenser à  table le budget trimestriel de  la Sierra Leone n'est-il pas du même  ordre, juste une question de  degré? Si.
* Anne Boleyn était la deuxième épouse d'Henry VIII, (ancêtre des joyeux lurons actuels qui festoient !) décapitée sur son ordre parce qu'elle ne pouvait avoir un fils.


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