Blog-note

dimanche 7 août 2011

Femmes, enfants "battus", maltraités de toutes sortes : la tragédie du syndrome de Stockholm

qui parfois qui complique les choses... Politiquement incorrect..


A propos d'Aurélie, pour laquelle est organisé une marche blanche dans l'Aisne, Aurélie, la jeune femme morte sous les coups de son compagnon.. comme trois femmes par semaine en France, quelques réflexions sur le syndrome de Stockholm.

Cinq enfants à 23 ans, cela signifie qu'elle a sans doute eu sa première maternité vers 16. Puis elle est tombée malade (des anévrismes apparemment qui ont cédé, provoquant des AVC) : reliés à des grossesses trop précoces? une pathologie initiale? Des coups ? Nous n'en savons rien et ce n'est pas toujours décelable. D'où son léger handicap et sa fragilité... mais là, on est dans l'extrême : cette fragilité n'a pas empêché la naissance d'autres enfants, quasiment un par an. Ne peut-on s'interroger sur ces accouchements en série, un ou plusieurs anévrismes ayant causé un ou plusieurs AVC étant une contre indication majeure ? Les médecins n'ont pas pu ne pas l'avertir. Pourquoi a-t-elle couru de tels risques? Qui les lui a laissés courir? Et son compagnon? Pourquoi apparemment personne dans son entourage ne l'en a empêchée? A-t-elle voulu ses grossesses contre vents et marées? Elle n'était pas isolée semble-t-il, comme en atteste la manifestation prévue pour elle. Manifestation certes mais contre qui et pourquoi? Demander une plus grande peine pour le meurtrier? Soit. Mais qui ici est en cause ? Lui évidemment. La société qui ne surveille et ne punit pas assez ce type de crimes? Peut-être, du moins autrefois -cela a tout de même changé, mais apparemment pas toujours-. Les services sociaux? Sont-ils impliqués s'il n'y a pas eu de signalement ni de plainte? Comment peuvent-ils deviner lorsque personne ne proteste et les voisins se taisent ? (Il se peut qu'ils n'aient rien vu mais aussi qu'ils pratiquent le "je ne me mêle pas des affaires des autres, chacun fait ce qu'il veut chez soi etc"..) Le "pas de chance" ? Non, pas trois fois. L'événement unique et imprévisible ? Non plus. Un succédané de syndrome de Stockholm mineur ou majeur? Cela se peut et n'est pas toujours détectable. Quelques cas atypiques et déroutants (lien).

Chez les enfants d'abord. Une femme dont le mari avait enlevé les enfants qu'elle n'avait retrouvés qu'à l'âge adulte malgré détectives etc. et qui une fois le "contact" renoué, constate amèrement l'extrême distance qu'ils mettent avec elle, aimables mais superficiellement et au fond solidaires de celui les lui a soustraits pour ensuite les disperser dans des familles d'accueil et ne les reprendre tardivement qu'une fois remarié, les laissant à sa très jeune femme de 20 ans etc.. Un détail: le père étant dans une gêne -relative- récente, ce sont eux qui financièrement lui permettent de tenir le rang! Une attitude d'une banalité affligeante, y compris dans des cas moins difficiles et même anodins.

L'enfant "défendu" contre un parent (le père le plus souvent) pas nécessairement maltraitant mais par exemple versatile, égoïste voire addict peut parfois prendre le parti de celui contre lequel il a été défendu et protégé, ALORS MEME QU'IL A BENEFICIE DE CETTE PROTECTION et tacler celui qui l'en protège. Opportunisme (au cas où celui qu'il choisit est plus prestigieux que l'autre*) contre sincérité ? Aveuglement contre perspicacité ? Peut-être LES DEUX. Un aveuglement de circonstance, volontaire : le déni d'une situation. De fait, l'enfant devenue adulte a ensuite d'assez bonnes relations avec un père auquel elle ne reproche rien (du moins rien sur sa négligence dont elle ne peut pas ne pas avoir souffert) tandis qu'avec sa mère qui l'a tirée du pétrin au détriment de sa propre intégrité, ses relations sont rares et strictement "mondaines". Même si elle manifeste à l'EXTERIEUR une grande admiration pour elle.

Certaines victimes, des filles surtout (même de dols relativement minimes) se sentant trop fragiles, choisissent l'absentéisme... qui n'est pas incompatible avec quelques "requêtes" en sous main (hypocrisie? pas vraiment mais on n'en est pas loin) genre "je ne veux rien savoir de "tes" histoires tout en n'ignorant pas que ces "histoires" sont ou ont été une lutte POUR ELLES et parfois initiées par elles. L'occultation de la "vérité" des faits est prégnante chez les syndromes de S. Une manière de résister? De la fragilité? ou de l'opportunisme ? Sans doute tout cela. Car il se peut aussi, même si ce n'est pas le but initial, qu'un bénéfice (financier ou autre) s'ensuive.. tandis que d'autres enfants qui, eux, se sont montrés solidaires d'un combat qui était également le leur, peuvent le payer cher.

Une comparaison dure mais forte : les grèves durant lesquelles des ouvriers se battent plus particulièrement pour certains d'entre eux (plus défavorisés)... lesquels peuvent affecter de ne pas être dans le coup, justement en raison de la précarité de leur situation (soit)... sans cracher sur les acquis obtenus ensuite (soit encore)... ni pour autant défendre ceux qui leur ont tiré les marrons du feu au cas où ça tourne mal pour eux (car une grève, victorieuse ou ratée, génère souvent des rétorsions indirectes contre les "meneurs" ou les engagés) et parfois même... en faisant corps avec l patron, et là, on ne peut plus accepter. Or le syndrome de Stockholm, c'est aussi cela.

Plus lourd encore : il arrive même que les victimes d'actes gravissimes (ce n'est pas les cas ici cités) non seulement, elles aussi, pratiquent le déni et la solidarité envers leur doleur (le père souvent) MAIS PARFOIS AILLENT JUSQU'A TACLER LES VICTIMES D'ACTES IDENTIQUES LORSQU' ELLES SE REVOLTENT, le paradigme étant les femmes "battues" qui éreintent les féministes les défendant (ou d'autres femmes dans des situations analogues). Exemple : Lou a subi dans l'adolescence une agression sexuelle d'un proche (pas un viol) unique et jamais réitérée (un quart d'heure de "folie" dans une vie exemplaire -du doleur- qui se termina à 95 ans) mais, non soutenue, elle a dû vivre avec et en garde quelques séquelles... 20 ans après, ayant plus ou moins surmonté le bouleversement qu'un tel acte génère à vie, elle en parle alors à des groupes de femmes et ensuite à des amis (elle n'avait jamais rien dit jusque là) puis à un proche.. Et là, le résultat est aussitôt une lettre d'insultes de sa part ("elle est une semeuse de m. qui cherche à faire se disputer les gens, aigrie par un divorce, une pauvre fille ignorant ce qu'est l'amour etc.") lettre qui en fait, mais elle l'apprend longtemps après, provient non de lui qui en ignore tout mais de sa femme... qui a elle même ou subi ou été témoin d'agressions sexuelles infiniment plus graves de la part là aussi d'un proche... et l'ayant toujours occulté voire nié... malgré le témoignage accablant d'une nièce qui en avait aussi été témoin et ensuite victime (et qui se suicida peu après) ! Elle avait tout simplement signé à sa place et Lou avait réagi comme prévu, en acceptant la rupture sans chercher à contacter le soi disant "auteur" de la lettre pour exiger des explications. Le coup était assez bien calculé car les victimes d'agressions intrafamiliales ont une grande habitude du silence et du repli sur soi, qui va parfois jusqu'au sacrifice. Ici, on a un syndrome de Stockholm par procuration : la victime fait corps non seulement avec SON propre doleur jamais incriminé (qu'elle soigna par parenthèse avec amour jusqu'à sa mort) mais avec TOUS; un syndrome de S est souvent celui qui prend définitivement parti et par principe pour le bourreau contre la victime, y compris lorsqu'il est cette victime mais encore plus vigoureusement lorsqu'il s'agit d'une autre. Toute victime qui dénonce et lève la tête lui fait offense car elle risque de l'entraîner dans le sillage.. Et victime, il refuse de l'être. Ici, la faussaire semble craindre la contagion : si Lou parle (surtout d'une agression mineure par rapport à ce qui est reproché à son propre père) elle crée en effet un précédent, le scandale et risque d'entraîner des bavardages à son sujet (qui existent de toutes manières).

Le déni du réel chez les syndromes de S est impressionnant. Exemple d'une femme littéralement massacrée par son compagnon (un cas unique certifie-t-elle, une "connerie" totalement imprévisible reliée à l'alcool -mais par ailleurs, on ne peut la croire sur parole car elle s'avoue prête à mentir pour le tirer de ce mauvais pas).. qui s'en est sortie in extremis non sans séquelles.. et qui se bat bec et ongles pour le faire sortir de prison, allant jusqu'à payer son avocat etc. se montrant extrêmement agressive envers la juge qui a "brisé son couple" et qui tente de lui faire comprendre que cette "connerie" est en fait un crime.. (pour elle ce n'est qu'une "affaire de couple dont la justice n'a pas à se mêler".) "C'est une féministe" lance-t-elle avec mépris au sujet de la magistrate comme s'il s'agissait d'une insulte. Lui faire accepter son statut de "victime" et comprendre que la société défend non un individu mais tous est partie perdue. Lorsqu'on lui dit "il peut réitérer et le risque est non seulement pour vous mais pour d'autres" elle rétorque "absolument pas, c'est impossible".. mais à la question "aviez-vous imaginé qu'il soit capable d'un tel acte?" elle s'était exclamée "jamais, c'est inimaginable de sa part" ! Mise devant ses contradictions "vous voyez bien, même si vous pensez que c'est impossible, cela peut arriver" elle persiste et s'énerve "non, je le connais bien, ce n'est pas possible".. etc..

Les syndromes de Stockholm à des degrés plus ou moins importants sont ce qu'il y a de plus difficile à traiter et même à détecter, et, il faut le reconnaître, parfois à aimer. C'est le problème : leur agresseur les a conduits à ce point extrême où il ne risque plus rien puisque c'est leur victime qui va le défendre. De fait, ils paraissent déroutants, décevants, opportunistes, parfois machiavéliques et manipulateurs, tirant sur qui les aide et courtisant qui les éreinte, toujours dans le sens du vent... mais ont une excuse évidente: les traumas lourds (ou légers) issus de leur enfance, de qui les aime croient-ils ou qui ILS aiment, et leur douleur/fragilité devant une situation peut-être ingérable autrefois (celui qui est censé les protéger du monde extérieur les coule et ce sont des gens de l'extérieur qui doivent les défendre.. d'un être aimé malgré tout) mais qu'ensuite ils étendent à d'autres situations au contraire parfaitement gérables... ainsi souvent que leur absence de sens politique, de discernement, de perspicacité. Peut-on dire d'intelligence ? Non, mais d'une certaine forme d'intelligence : les enfants S Stockholm du début de ce texte sont tous de niveau universitaire (deux ont un doctorat) et la faussaire de la lettre de rupture signée à la place de son mari fut également assez douée, même si elle fut empêchée d'étudier par son doleur (un enfant qui réussit scolairement représente un risque de dénonciation plus important que celui que l'on cantonne à une vie amoindrie et de plus, on le croira davantage qu'un "paumé".)

Disons que les S. Stockholm manifestent une intelligence normale ou supérieure à la moyenne mais mal exploitée et obérée par les affects comme souvent chez les femmes, les enfants ainsi que chez tous les personnages naïfs qui peuplent les familles et parfois la ruralité. Un autre exemple (là, plus drôle mais banal également) est celui d'un paumé qui fut défendu contre une "personnalité" (à la mesure d'un village) qu'il redoutait infiniment et qui, une fois son procès gagné, attaqua celui qui l'avait porté à bout de bras, aidé justement par la "personnalité" (lien) contre lequel l'autre avait combattu... pour lui (lien). Loufoque, mais pas si rare. Un roman à écrire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire