Blog-note

mardi 10 mai 2011

Lorsque le seuil de tolérance d'un poison à effet lent est dépassé et qu'on n'y peut rien... que faire ? C'est simple, on le relève ! D'un facteur 20 ! Et hop !

sako ? un japonais qui pleure ? Oui Madame


Grand guignol et "scientifisme"  (lien)
ou qu'est ce qu'un "seuil de tolérance" ?


Une scène surréaliste qui aura au moins le mérite de mettre en lumière la notion extrêmement ambiguë et opportuniste de "seuil de tolérance" : le professeur Toshiso Kosako, en larmes, démissionne de son poste d'expert car dit-il, le gouvernement, se fondant sur d'autres plus coulants (!) envisage un relèvement du taux admissible de radioactivité dans les écoles, sur les aires de jeux etc...  tenez-vous bien, de 1 mSv/an à 20 mSv/an soit 20 fois plus… taux annuel admis pour les professionnels du nucléaire en France. (1 mSv est la dose d’irradiation reçue en moyenne lors d’examens médicaux par la population française chaque année.) Selon M. Kosako, ce sont des mesures opportunistes liées simplement aux circonstances de la catastrophe. Une voiture roule avec le voyant rouge indiquant une surchauffe ?... c'est simple, on casse le voyant et tout le monde est tranquille. (Note : je croyais que les japonais ne pleuraient jamais, encore une idée fausse.) Donc en résumé, "les radiations, ce n'est pas si dangereux que ça, voyons voyons... on est esperts". (Je laisse)

De fait, les chiffres obligent à des calculs approximatifs fumeux, c'est le cas de le dire: ainsi, le 27 avril selon la chaîne publique japonaise reprenant des données du JAIF (Japan Atomic industrial forum), on signalait dans des écoles des " niveaux de radiations, (supérieurs aux limites édictées par le gouvernement central) de 3,8 microsieverts par heure " (2). Une petite multiplication et on obtient 33 millisieverts donc 33 fois la dose admissible, une paille…  par rapport aux 20 millisieverts qui ont bouleversé M. Kosako. De plus, une phrase sibylline de Kyodo news (3) interroge :  " des sources ont révélé que le système japonais chargé de recueillir les données, lors d’un accident nucléaire, sur le volume de radioactivité n’avait pas fonctionné le 11 mars suite au séisme et au tsunami, par manque de courant  ". On se demande donc ce qui a bien pu être mesuré sur le terrain, en termes de radioactivité dans les premières heures voire premiers jours de la catastrophe. Si ce n’est par des unités mobiles, des voitures équipées de systèmes de mesure portatifs.

Ecran Total ou laque fixante ?

Aujourd’hui, deux mois et demi après le début de la catastrophe, de la fumée blanche continue à être émise par les réacteurs 2 et 3. Autrement dit de la vapeur contenant certainement de la radioactivité. Rappelons que, comme le note l’AIEA, les cuves contenant les cœurs de ces deux réacteurs sont à pression atmosphérique c’est-à-dire que l’intérieur est en équilibre avec l’extérieur via des fissures ou des valves (ou tuyaux) ouverts. On ne doit pas pouvoir s’en approcher pour l’instant. En revanche, selon TEPCO (!) sur le réacteur n°1, l’installation d’un tuyau (certainement avec filtre?) de façon à améliorer l’environnement de travail dans le bâtiment réacteur a commencé. (Commencé)... et autour de l’unité n°4 dont le bâtiment a été ravagé par une explosion hydrogène dans la piscine de combustible usagé, un camion automatique équipé de chenilles et d’une benne basculante à répandu le 2 mai un inhibiteur de poussières. Un gel fixateur et assez recouvrant pour protéger des radiations ? Cela n’est pas précisé. Mystère et boule de gomme. Du chewing gum? De l'écran total ? Du cosmétique coiffant "deux en un", une laque costaude? Un diaphragme géant avec spermicide? Un plumeau révolutionaire comme à la tévé qui "accroche" mais ne répand pas, le bonheur de la ménagère maniaque ? Mazette...

Le Parlement japonais a voté ce lundi un budget d’urgence de 49 milliards de dollars, pour la reconstruction des zones dévastées.


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Et ce n'est pas tout !

De l’uranium de Fukushima en Californie ?
 
Il y a une semaine a été annoncé par la Low level radiation campaign (LLRC (3) que de l’uranium issu de Fukushima a été détecté en Californie après analyse des données recueillies par l’agence américaine de protection de l’environnement (EPA).
La LLRC explique que des niveaux élevés d’uranium ont été trouvés dans les filtres de l’EPA dans le Pacifique nord, et qu’elle a réanalysé des données récentes publiées sur le site RADNET de l’EPA pour les Iles Marianne (à 2800 km au sud de Fukushima), Hawaï, la Californie et Seattle (pièce jointe sur le site de la LLRC). Cette reprise des données sur un graphe permet de voir clairement la baisse des niveaux (mesurés en nanobecquerels [milliardièmes de becquerels] par m3) quand on s’éloigne du Japon, en passant par les îles, puis à Hawaï, enfin à Seattle et en Californie (où les mesures dépassent tout juste le bruit de fond)... d’où l’anomalie d'avoir trouvé des niveaux élevés d'uranium dans le Pacifique nord... et l'inquiétude selon laquelle le Japon est bien plus fortement contaminé ( "comme nous l’avons prédit ". ) Et la LLRC d’insister : Il est extrêmement préoccupant qu’aucune donnée concernant uranium et plutonium n’ait été publiée par les autorités du pays.
De son côté, l’ingénieur nucléaire Arnie Gundersen – sur une vidéo postée le 26 avril – mentionne lui aussi que du plutonium a été retrouvé en poudre fine ainsi que de l’américium [un produit de fission] en Nouvelle Angleterre (nord-est des Etats-Unis), ces remarques survenant à l’occasion d’une nouvelle analyse de ce qui s’est passé depuis le 14 mars : l’explosion phénoménale de l’unité 3. Comment une telle explosion (très verticale et puissante, emportant des débris et des éléments très sombres, explosion très différente de celle de l’unité n°1) a-t-elle pu se produire : le cœur du réacteur était-il à l’air ? (accident majeur). Il émet une hypothèse : une première et violente réaction à l’hydrogène venue des dégagements dans le réacteur n°3 aurait provoqué une onde de choc ébranlant les combustibles dans la piscine n°3 : sa structure bouleversée, il aurait alors eu une réaction nucléaire prompte qu’on pourrait comparer à une sorte de micro-explosion nucléaire avec pour résultat principal la désagrégation de morceaux de combustible et l’envoi dans l’atmosphère de toutes sortes d’aérosols contenant des produits de fission, certains ayant ensuite voyagé par delà le Pacifique.
Sur le site de l’université de Berkeley, à la question "Le site du llrc est-il exact ?" certains contestent que les uranium (234 et 238) détectés en Californie viennent forcément de Fukushima, évoquant la possibilité qu’ils émanent de certaines centrales à charbon chinoises ou de tornades de poussière renvoyant dans l’atmosphère des particules issues des essais nucléaires militaires… la seule vraie preuve serait la détection de plutonium (car cet élément n’existe pas naturellement) jusqu’aux Etats-Unis.
Secret et corruption
Le secret à présent, omniprésent, et ses causes: un article costaud du New York Times (8) dénonce la corruption pratiquée par TEPCO envers les politiciens japonais (4 personnalités officielles ayant rang de ministre sont devenues vice-présidents de la compagnie) et la collusion entre agence de sûreté, opérateurs et politiques depuis des décennies.Ca ne vous rappelle rien (medoconexion) ?
L’opérateur de Fukushima Daiichi annonce ses nouvelles évaluations : le réacteur 1 aurait fondu à 55%, le n°2 à 35% et le n°3 à 30%. Quant aux mesures de plutonium sur des échantillons près de la centrale, elles sont de l’ordre de 0,2 Bq/kg (9).
3)      http://www.llrc.org/index.html. Cette organisation a été lancée par Christopher Busby, scientifique britannique connu pour ses positions très actives – et controversées- contre les dangers des très faibles doses de radioactivité.
5)      Selon l’AIEA (agence internationale pour l’énergie atomique), ce 27 avril, "de la fumée blanche continue d’être émise par les unités 2 et 3" et "70 000 tonnes d’eau de très haut niveau de radioactivité continuent de stagner dans le sous-sol des bâtiments turbine des unités 1,2 et 3". http://www.iaea.org/newscenter/news/tsunamiupdate01.html
6) Aucune analyse nouvelle sur le sujet n’a ainsi été publiée par l’IRSN depuis le 20 avril. Comme ça on est tranquilles.
7) Voici ce qu’il dit sur sa vidéo :  " A plausible reason is that a hydrogen acute reaction started which then caused the shock wave which started to move and distort the nuclear fuel. The distorsion of the nuclear fuel in the pool creates a prompt nuclear reaction which then blows the rubble out of the pool up in the plume and creates the energy needed to create a dramatic event that we are seeing at Fukushima unit 3. "

Lire la suite sur le "post" ou sur
le syndrome japonais (lien)

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