Blog-note

mercredi 6 juillet 2011

VIP et LIP ( little important person)

 SUR LE NET, SONNE LA CHARGE. LE SYNDROME DU "MOUSTIQUE DANS LA TASSE" (Nafi)... ET CELUI "DU CHAUDRON SUR LES PAVES" (DSK).

 Voici ce que l'on peut trouver sur le net en ce moment où en rangs serrés, des inconnus juste avant foncent truffe au vent sur des sites d'actu pour tacler Nafi à tout vat, manifestant envers DSK une longanimité de bon aloi. L'accusée, c'est elle. Extrait (parmi le plus modéré et pensé, le reste n'étant que ramassis d'insultes qui se veulent égrillardes-comiques.) Une certaine Louise, sec, net, tout-en-hauteur, entre en scène lorsque je prédis à DSK un avenir politique nul.. Voici ce que ça donne. 

−− "Les femmes n'accepteront pas de le voir "trôner" dites-vous. Ne généralisez pas votre cas, merci.       

−− Soit, il conservera toujours quelques groupies dans son cénacle mais je parlais du bas peuple, moi.

−− Ne généralisez pas encore une fois votre cas ; que vous ne votiez pas pour lui est votre droit le plus absolu. Vouloir le généraliser à tout le "bas peuple", quelques "groupies" exceptées est d'une rare arrogance. Vous voulez voter pour madame Joly ? Libre à vous. Moi, je ne voterai jamais pour cette personne dans quelque cas de figure que ce soit. Mais à la différence de vous, je ne parle que pour moi et ne prétends nullement parler au nom du peuple, des femmes, des petites gens ou des habitants de mon pâté de maison.


−− D'accord. Un travers professionnel sans doute, je fais des enquêtes, justement, professionnellement ! -il est vrai restreintes-, le résultat dira si je me trompe. Par ailleurs j'imagine tout de même mal des femmes en effet (et même des hommes) comme vous et moi, disons comme celles que je vois, voter pour quelqu'un d'une si "rare arrogance" pour reprendre votre formule, des pâtes à un demi RSA si j'ai bien lu, juste après "ça", il fallait oser.. Savez-vous? Quelqu'un qui vit avec l'équivalent d'un RSA, justement, ou les guinéens de NY qui ont moins encore, le ressentent comme un pied de nez, carrément. L'argent ne me gêne pas : après tout, il n'a pas épousé sa femme pour sa fortune je suppose, et il n'y est pour rien si elle est aussi friquée, tout comme elle-même -qui n'a fait qu'hériter du pépé-. C'est seulement l'expression de cet artefact qui est déplorable, cet affichage, malséant, et allons jusque là, odieux.

−− Je constate juste que tout ce que peut faire DSK est pour vous susceptible d'être retenu contre lui, même le prix de son assiette de pâtes. Non, je suis désolée, mais ce qui est TRES choquant dans votre discours, c'est que vous décidiez que de toute manière, le viol a eu lieu et qu'en conséquence les femmes ne peuvent pas voter pour un violeur, etc.


−− Je décide qu'il y a eu viol? Lorsqu'il y a une telle disproportion de : 1 fortune, 2 âge, 3 allure physique (oui, disons le), 4 notoriété... là on est dans le cas d'école, et lorsque le ou plutôt la "LIP" l'affirme, en effet je la crois plus facilement que le "VIP" qui, lui, assure qu'il s'est agi d'une sorte.. de coup de foudre, je ne sais quel mot employer sans faire rire (4 secondes chrono, bigre, il était "charrette" mais tout de même.) Idem lors d'un rapport sexuel ou d'une liaison entre un protagoniste âgé et un jeune (la plupart du temps, une jeune). Cela est susceptible de variation* il est vrai. Non, je ne crois pas au "coup de foudre" mais... plus vraisemblablement, à la "consommation" d'une jeune femme comme on fume un clop après le café-croissants pour se détendre avant d'aller bosser. Cela, oui, me gêne. (C'est une litote.)
*Mais en règle générale, ces "variations" sont issues d'autres qualités chez le membre "âgé" du couple disparate : culture, humour, gentillesse, allure physique même ! écoute, que sais-je ? qualités qui s'apprécient au fil du temps et peuvent en effet séduire voire fasciner des "jeunes", y compris de jeunes hommes.

−− Je vous assure que vous êtes plus drôle quand vous faites du premier degré. Que reprochez-vous aux personnes qui doutent sérieusement du "viol" ? Qu'ils ne croient pas comme parole divine les accusations sexuelles d'une personne à la moralité très relative, se livrant à la prostitution, convaincue d'avoir déjà inventé un faux viol dans son passé et dont il est avéré qu'elle agit au moins partiellement par calcul financier ? C'est votre droit. Mais quand vous dites qu'entre la parole d'un homme vieux et riche et celle d'une femme jeune et pauvre, c'est par principe la seconde que vous croyez, avouez que vous devenez comique...

−− Moralité douteuse, Nafi? (Et celle de DSK, mais ce n'est pas ici le problème car on ne justifie pas le mal par le mal en effet.) Eh bien, parlons en. Elle n'a pas "inventé" un viol dans son pays (où c'est un sport national entre peuls et malinkés comme dans tout pays en guerre). Elle est analphabète et très certainement, ça va souvent avec, dyscalculique: elle a donc, comme tous, naïvement appris par cœur un scénar préfabriqué de co-nationaux désireux de l'aider, hélas vraisemblable, peu à l'aise (le mort est faible) devant ce jury qui allait décider de sa vie... sans se rendre compte que sa propre histoire était largement suffisante. (Ce n'était pas un viol collectif mais individuel.) N'avez-vous jamais menti à une administration? A un patron? Ici, tout semble lui être compté et sans rabais, sans égards pour les circonstances. En temps de guerre, les valeurs ne sont pas les mêmes et pour sauver votre peau et celle de ses enfants vous eussiez agi de même, moi aussi. Rien à voir avec les casseroles (les chaudrons même) que traîne DSK par ailleurs. Deux personnes qui ont menti ? Si vous voulez (l'une, le revolver sous la tempe, l'autre, dans son fauteuil de VIP). Mais un mensonge (ici plutôt une exagération) passé confère-t-il le droit de violer qui l'a commis? Cela aboutirait à définir une caste d'hommes et de femmes qui n'auraient pas tout à fait les mêmes droits que les autres : si Nafi avait été américaine, eût-on fouillé son passé avec une telle circonspection ? Et pourtant, vous connaissez: "We hold these truth to be self evident that all mens are created equals etc.." Un bon avocat (allez, Ken!) pourrait trouver anti constitutionnel cet acharnement à lui chercher des poux sur la tête.

−− Je comprends. C'est donc le revolver sur la tempe qu'elle se livre à la prostitution, qu'elle a des rentrées d'argent inexpliquées et qu'elle suppute sur les meilleures manières de tirer le maximum... Libre à vous de croire sur parole cette personne. Souffrez que tout le monde ne partage pas votre avis.

−− Il est petit et inapproprié de condamner quelqu'un/e parce qu'éventuellement il se livrerait (une hypothèse théorique que vous posez et que je ne suis qu'à titre purement dialectique) à la prostitution et de poser que dans ce cas "elle" ne vaut rien (sa parole). Cela confirme : on voit donc bien ici défini deux castes d'hommes, ceux qui ont la richesse et/ou la notoriété... et les autres dont la parole ne vaut rien parce qu'ils auraient déchu. Sauf que s'il ont effectivement "déchu" (mot impropre évidemment) c'est parce qu'ON les a conduit à "déchoir". Ils/elles n'en sont pas moins des hommes/femmes qui valent les autres et ont aussi une parole : leur dignité (donc la nôtre) est à ce prix. Lorsqu'une femme en est réduite à se prostituer pour vivre et faire vivre ses enfants (d'accord elle gagne plus qu'une prof ensuite, mais que préférez-vous?) elle a aussi une parole et une dignité et si on les lui "ôte" pour cela, c'est toutes les femmes qui sont ainsi bafouées : un violeur pourra toujours prétendre que vous êtes également une prostituée (ou une cuisse légère...) cela se voit dans certains pays -dont celui de Nafi, ô paradoxe- où une femme libre et non voilée est automatiquement assimilée à une éphémère... et "draguée" (mais hard !) pour ces raisons-là, ne pouvant même pas ester ensuite (lien).

−− S'il est "petit" de douter de la parole d'une personne que vous considérez comme si estimable, il est carrément minable de partir du principe que DSK ment parce que c'est un homme et qu'une femme l'accuse.

−− Là je ne suis pas allée, vous inversez. J'ai seulement dit que douter systématiquement comme vous le faites de la parole d'une femme parce que (etc) était mesquin, inégalitaire et allait à l'encontre de la belle déclaration d’indépendance dont les américains sont si fiers. (lien)

−− Je suis désolée mais vous avez bien écrit qu'il y avait eu viol, ce qui revient à accréditer par principe la parole de l'une et à refuser suivant le même principe celle de l'autre.

−− Si je l'ai dit, mettez "présumé" en facteur je n'ai pas le temps de corriger. Mais vous, vous avez bien parlé comme d'un fait acquis, de "prostitution" en ce qui concerne Nafi, ce qui est tout aussi infamant dans sa culture, et sans preuves. Si elle n'avait pas été immigrée, noire et femme de chambre, je doute que vous eussiez osé si facilement, sur de simples présomptions, la traiter d'éphémère comme si ça allait de soi. On en est là : l'un des deux ment ou arrange la vérité pour s'en sortir : aucune raison de privilégier l'un sur l'autre parce que l'un est un VIP et l'autre, LIP et femme. D'autant plus avec le passif du présumé.

−− Tout-à-fait d'accord. Aucune raison de privilégier l'une plutôt que l'autre, sous prétexte qu'étant femme, noire et pauvre, elle ne saurait mentir car protégée par la Vierge de garde ou par les Chiennes Marie.


−− Ne faites pas de maximalisme : je n'ai jamais dit que Nafi ne pouvait mentir parce que "pauvre, noire et réfugiée", c'est vous qui affirmez que cette situation la rend in-crédible donc a priori menteuse, ajoutant à la liste déjà lourde de ses terribles aléas l'accusation de prostitution. C’est comme si, pour pouvoir porter plainte en cas de viol, il fallait un "permis d'ester", ce qui renvoie par réciproque à un "permis de violer" celui ou celle qui ne le possèderait pas : c'est cela qui ulcère.

−− Je suis vraiment désolée de ne pas vous laisser accuser tranquillement en fonction de vos préjugés sexistes ou raciaux. C'est vrai, dans le fond, vous ne faites de mal à personne et cela semble vous faire du bien.

−− Préjugés sexistes et raciaux dites-vous? Très fort. Ca me rappelle les revendications -authentiques- de planteurs sudistes ruinés après la guerre de sécession s'insurgeant au nom de la liberté et du droit de propriété! contre les yankees qui les avaient "dépouillés" de "leurs" "nègres", ce cheptel, leur fortune, qu'ils s’étaient constitués honnêtement (ils les avaient achetés!) en trimant dur. Les nordistes impitoyables, farcis de préjugés odieux et sans souci du droit élémentaire des gens etc.

−− Oui, préjugés sexistes et raciaux. Pour la énième fois, quand on s'arcboute au-delà de toute évidence pour défendre "les" femmes et "les" noirs contre "les" hommes et "les" blancs en soutenant qu'il y a UNE victime et donc UN coupable, ce sont ces préjugés que vous revendiquez. Je ne connais pas votre vie et je ne sais pas pourquoi vous avez besoin de ces préjugés pour exister, je me borne à les constater.

−− C'est l'éternelle question du viol. Ce débat renvoie 30 ans en arrière lorsque les femmes manifestaient pour voir leur parole entendue. Rien avant l'ADN ne prouvant : 1 l'acte, 2 l'identité de l'"acteur", les réactions (encore actuelles parfois mais plus soft) des flics étant alors quasi systématiquement de les congédier (pas de preuves) ou de minorer le crime, surtout lorsque les disproportions de situation étaient flagrantes. De fait, on avait très peu de plaintes car la plaignante se trouvait mise en accusation, humiliée deux fois, par son dol et par le refus de le reconnaître (pire) et les accusations comme celles que vous proférez allègrement. Actuellement statistiquement, 1/10 seulement ! Votre réaction montre à l'évidence que ça n'a pas beaucoup changé. Autrefois, les violeurs "niaient" tout en bloc, à présent, ADN oblige, ils plaident le consentement... et/ou comme avant, l'"immoralité" de la victime (prostituée supposée par exemple -ce qui du reste n'est pas interdit- ou "le moustique dans la tasse".) Cette "immoralité" de la victime est facile à plaider lorsque celui qu'elle accuse est un VIP, effet pervers des dommages et intérêts accordés pour ces dols : si un d'eux vous viole, on vous soupçonnera toujours lorsque vous le dénoncerez (si vous osez) de vouloir le plumer ou d'avoir monté le coup. Cela se peut certes, mais l'invoquer au moindre accroc déterré dans votre vie (vous aurez menti au fisc... pour quelques dollars -en réalité, surtout pour garder votre appart, votre fille étant scolarisée dans une bonne école-)... Au fait, n'avez vous jamais affirmé habiter [...] pour des raisons analogues? Moi, si. Cela revient à accorder un "permis de violer" quiconque n'aurait pas de "permis d'ester". Et plus votre situation est précaire, plus vos minimes manip seront faciles à déceler, ce qui revient à désavantager outrageusement des LIP contre des VIP. Observez que tout au long de ce fil on parle d'elle, vous pour révoquer en doute ses propos et tacler sa "moralité", moi pour la défendre... mais pas de lui et de ses casseroles assez sonnantes non? et là, vous conviendrez que ce n'est pas le syndrome du "moustique dans la tasse" mais plutôt du chaudron sur l'escalier !
 

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