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RETOMBEES SUR LA FRANCE des rejets radioactifs de la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAICHI
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RETOMBEES SUR LA FRANCE des rejets radioactifs de la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAICHI
Drôme-Ardèche : détection d’un faible niveau d’iode 131 dans l’eau de pluie
Le laboratoire de la CRIIRAD a analysé au cours de la nuit, par spectrométrie gamma, un échantillon d’eau de pluie collecté sur le secteur de Valence (Drôme-Ardèche) qui correspond à la pluie tombée à Toulaud en Ardèche, à 5 km à l’ouest / sud-ouest de Valence le dimanche 27 mars à 10h30 au lundi 28 mars à 8h00. Le collecteur a été placé dès le lundi 21 mars 2011 mais il n’avait récolté aucune pluie avant .
Un seul radionucléide artificiel a été détecté (1) : il s’agit de l’iode 131. L’activité est de 0,7 Bq/l +/- 0,38 Bq/l marge d’incertitude associée à la mesure. (Donc on est entre 0,3 et 1,1 Bq/l, la valeur de 0,7 Bq/l étant la plus probable). Pour rappel, l’IRSN a mesuré 1,73 Bq/l dans une eau prélevée au Vésinet du 26 au 27 mars. Le dépôt humide c’est-à-dire la quantité de radioactivité déposée par unité de surface de sol (2) que l’on appelle l’activité surfacique exprimée en Bq/m2 est de 8,5 Bq/m2 (8,5 becquerels d’iode 131 par mètre carré de sol, +/- 4,4 Bq/m2).
Mais il faut considérer que la contamination de l’air va se prolonger pendant au minimum 15 jours et que les doses seront probablement supérieures à ce qui est mesuré actuellement. L’évolution peut être grossièrement anticipée par l’étude des résultats obtenus sur les Etats-Unis : on peut estimer que, cumulée sur les 15 jours à venir, la retombée en iode 131 pourrait atteindre plusieurs centaines de Bq/m2 (voire quelques milliers de Bq/m2 en cas de conditions météorologiques très défavorables et/ou d’augmentation plus importante que prévue de l’activité de l’air. Ces estimations seront affinées, corrigées si nécessaire, au fur et à mesure. (3)
Les produits alimentaires sensibles, notamment les légumes à larges surface de captage – type épinards, salades, blettes… – devraient présenter des niveaux de contamination très faibles mais mesurables et qui vont progressivement augmenter. Ceci ne concerne que les cultures de plein champ. La contamination se répercutera, avec quelques jours de retard, sur le lait si les animaux sont dans les champs. Les activités attendues sont très faibles et correspondent donc à de très faibles niveaux d’exposition.
Confirmation de l’importance de l’iode gazeux
La CRIIRAD dispose désormais de résultats portant sur l’activité de l’iode 131 sous forme particulaire ET sous forme gazeux concernant les Etats-Unis (source EPA) qui confirment ce qu’elle annonçait dans son communiqué du samedi 26 mars en réaction au résultat communiqué du même jour de l’IRSN : les analyses portant sur des filtres à aérosols peuvent conduire à sous-évaluer fortement l’activité réelle de l’air en iode 131. Pour savoir si le chiffre réel est 2 fois, 3 fois, 4 fois, 5 fois, 10 fois plus élevé, il faut disposer de résultats d’analyse portant sur des filtres spécifiques qui piègent les formes gazeuses de l’iode. Les 12 résultats d’analyses montrent que l’iode gazeux (qui n’est pas capté par les filtres aérosols) présente une activité 3 fois à 14 fois supérieure à celle de l’iode particulaire.
(1) L’eau de pluie contient nécessairement d’autres radionucléides (présents dans les rejets de Fukushima Daiichi et mesurés aux Etats-Unis) : probablement césium-134 (Cs-134), césium-137 (Cs-137), iode-132 (I-132), Iode 133 (I-133), tellure 132 (Te-132), baryum-140 (Ba-140), cobalt-60 (Co-60), xénon 133 (Xe 133) … – mais à des niveaux trop faibles pour être détectés vu les conditions de mesure (volume d’eau disponible et temps de comptage notamment).
Précisons également que les radionucléides qui n’émettent pas de rayonnements gamma comme le tritium ou le plutonium ne peuvent pas être détectés par des mesures par spectrométrie gamma telle que celle réalisée sur l’eau de pluie par le laboratoire CRIIRAD.
(2) Le laboratoire de la CRIIRAD a également mis en place des collecteurs qui permettront d’évaluer le dépôt sec, moins intense que le dépôt associé aux précipitations, mais qui est permanent dès lors que l’air est contaminé. Dépôt sec : les particules radioactives se déposent par gravitation ; dépôt humide : la pluie ou la neige lessivent les masses d’air contaminé et précipitent au sol les aérosols et les gaz solubles comme l’iode. Les prélèvements sur ces collecteurs se poursuivent, les analyses seront effectuées ultérieurement par la CRIIRAD.
(3) Pour rappel : en 1986, les retombées d’iode 131 sur la France, suite au passage du nuage de Tchernobyl, ont typiquement varié selon les régions, de 1 000 Bq/m2 à 200 000 Bq/m2 (avec des secteurs encore plus touchés.. ce qui fait qu'il y en a toujours dans les salades et les feuillus.)
Le laboratoire de la CRIIRAD poursuit ses analyses. Résultats disponibles sur : http://balisescriirad.free.ft
CRIIRAD
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