Blog-note

mardi 28 juin 2011

Dilemme en Equateur, l'or noir ou la vie !

D'après Diane Cambon Quito
Le parc Yasuni, joyau de la biodiversité est surtout le refuge de peuples indigènes qui vivent en isolement volontaire. (AFP)

Le parc Yasuni est un joyaude la biodiversité. C’est aussi le refugede deux peuples indigènes qui vivent en isolement volontaire. (AFP)

Mais il comprend aussi des nappes pétrolières importantes ! Les exploiter serait tout simplement condamner à mort les indiens qui y vivent.. ô paradoxe, dans le respect presque religieux de la nature et de la forêt, leur "maison".


Si bien que pour la première fois, une initiative voit le jour, issue du président Rafael Correa et d'écolos remarquables : ils proposent tout simplement de ne pas exploiter le sous-sol de la plus grande réserve mondiale... avec une compensation financière. Lorsqu'on achète un tracteur explique Correa, on le doit aux fabricants-vendeurs et aux ouvriers qui sont rémunérés. Il faut payer ce bien de consommation, récompenser ceux qui l'ont produit. Mais lorsqu'on défend une valeur commune (la qualité de l'air que l'on respire) fût-ce au détriment du niveau de vie d'un pays, on n'a strictement rien en échange; c'est comme si cette valeur, pourtant infiniment plus importante que l'objet de consommation, était nulle. Cela ouvre la porte de la part de pays (surtout pauvres) à toutes sortes de dérives écologiques qui finissent par détruire la planète. On n'est nullement récompensé, y compris de la part de ceux qui polluent le plus, eux. Or l'air, on le doit à ce poumon vert qu'est l'Amazonie (ou ce qui en reste) : c'est grâce à notre sacrifice qu'il sera préservé... et il est important que cette valeur (préserver l'air de tous) soit reconnue donc "récompensée"... par la communauté qui en bénéficie, et surtout par ceux qui sont en grande partie responsables de la pollution planétaire. Il est donc normal que nous leur demandions de participer!



C’est l’un des projets écologiques les plus novateurs jamais proposé; il s’agit de l’initiative Yasuni ITT. Au nom de la préservation de l’environnement, Correa est prêt à renoncer à l’exploitation d’un nouveau gisement d’or noir découvert dans une des dernières parcelles sauvages du parc national du Yasuni situé en pleine jungle amazonienne (850 millions de barils environ) afin de maintenir intact ce poumon vert de 100 000 hectares classé par l’Unesco comme la plus grande réserve mondiale de la bio­sphère, comprenant 2274 espèces d’arbres recensées, 567 d’oiseaux, 80 de chauves-souris, 10 de primates, 105 d’amphibiens et plus de 100 000 espèces d’insectes à l’hectare, un record... le domaine de deux peuples indigènes vivant en isolement volontaire – les Tagaeri et les Taromenane – et de plusieurs milliers d’Indiens Huaorani, voués à une mort certaine en cas d'exploitation et de destruction de leur "maison", la forêt.


En échange, l’Equateur demande à la communauté internationale une contrepartie financière équivalente à la moitié de ce que l’exploitation pétrolière lui aurait rapporté, 7,5 milliards de dollars. "Ce ne sont pas des aides ou des subventions que l’on demande aux pays riches... mais les pays développés devant leur expansion en partie à la destruction des ressources naturelles, nous les invitons à participer à la préservation de la planète." (Tarcisio Granizo, sous-secrétaire d’Etat au Ministère du patrimoine équatorien.) La non-exploitation permettrait d’éviter l’émission dans l’atmosphère de 410 millions de tonnes de CO2.

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