Blog-note

vendredi 17 février 2012

Les statisitques sur la délinquance des "étrangers", une vaste fumisterie !

Les statistiques et la sociologie sont des sciences relativement exactes, y compris lorsqu'elles posent leurs limites par le biais de la notion de probabilité. Avec ces "chiffres" sur la délinquance des "étrangers", on a exactement l'exemple-type de ce qu'il ne faut pas faire à deux titres (lien avec le canard du Midi).
 
On mesure deux faits sociaux qui n'ont a priori rien à voir (la délinquance ET une situation particulière, mettons "être étranger", comme on aurait aussi bien pu choisir "faire plus d'1,70 m", "être gaucher", "myope" ou "juif" etc..)  ET on les associe (au nom de quoi ? de notre pifomètre qui, comme on sait, est infaillible!) puis on établit une relation causale de l'un à l'autre, en fait déjà présupposée (indirectement ou carrément.) Et hop ! Il y a x% d'étrangers arrêtés pour délinquance alors qu'ils ne sont que x'% de la population, et seulement y% de natives qui sont y'% de l'ensemble; x/x'>y/y', youpii !! les étrangers sont sur représentés donc PLUS DÉLINQUANTS ... Et hop dehors.

Première erreur : la proportion d'étrangers est invérifiable (les sans papiers par ex ne sont pas représentés, ni les touristes). Deuxième : on compte les "arrêtés", qu'ils aient ou non été reconnus coupables! (Or le type physique peut influencer le "choix" des individus à "vérifier" en priorité isn'it?!) Troisième erreur, la plus grave : au nom de quoi fait-on a priori un lien entre deux situations, "être étranger" ET "être délinquant"? N'y a-t-il pas (peut-être!) une infinité de paramètres combinés qui jouent, que nous ne n'avons pas envisagés, par ex le milieu social, la situation familiale, le lieu ou le mode d'habitat, le niveau d'instruction, de langue, d'anomie, l'ensemble de tout cela ou de quelques critères seulement, voire RIEN DU TOUT ? Il aurait fallu un échantillonnage rigoureux et représentatif, et comparer le plus finement possible situation équivalente à situation [quasi] équivalente pour cerner les éléments déterminants significatifs de la délinquance et non cibler d'emblée UN élément.. Et encore, les critères sont si nombreux qu'on n'arrive jamais à une totale rigueur parce que des situations ne sont jamais totalement identiques.. D'où la notion de probabilité. Il reste que ce lamentable bidouillage de café du commerce qui met benoîtement dos à dos deux chiffres, de surcroît biaisés, s'auto proclamant "science" est spécieux et indigne.

Un exemple banal de ce type d'erreur : il y a beaucoup de viornes-tins dans la garrigue et très peu d'eau. Donc ce sont les viornes qui sont responsables de la sécheresse! (première erreur, reliée à une pensée mécaniste.) Donc arrachons les et il y aura davantage d'eau (deuxième erreur). Et évidemment c'est l'inverse! ils retenaient la terre et l'humidité et une fois supprimés, elle va se dessécher davantage et glisser dans le lit de la rivière. C'est exactement ce que fait Sarko ici. De l'exercice illégal et la sociologie en somme.

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