Blog-note

mardi 2 juillet 2013

Madame Transparence à l'assemblée

Alléluia, la transparence est en marche : il y a une déontologue à l’Assemblée nationale. Une vraie, enfin!


Elle s’appelle Noëlle Lenoir, elle a CV long comme le bras et  dispose d’un petit bureau au bout d’un couloir, dans une annexe.  Elle n’est pas surchargée de travail : elle vient un jour par semaine (à quel tarif?) n’inspecte pas, n’enquête pas, ne publie pas de rapport, non, elle est juste à l’écoute des chatouillements de conscience des députés inquiets (ou demandeurs de conseils pour pouvoir continuer à acter dans des eaux troubles?) On lui demande rendez-vous, elle reçoit, conseille, (mmm, on aimerait savoir quels conseils elle donne) en toute discrétion. Mais le meilleur est à la fin. Le projet de loi sur la transparence porte sur les conflits d’intérêts des députés dont plus précisément la question cruciale depuis le cas Copé : un député peut-il être en même temps avocat d’affaires ? On ne sait pas ce qu’en pense Noëlle Lenoir. La journaliste de Libé, Charlotte Rotman, ne le lui a pas demandé, prudente. Mais en revanche, l'article livre une information importante, à tomber sur le cul : que fait Noëlle Lenoir, les quatre jours de la semaine où elle n’est pas déontologue-transparence à l’Assemblée ? Et bien, vous ne le croiriez pas, elle est avocate d’affaires dans un cabinet parisien, Kramer Levin Naftalis & Frankel. Non, ce n’est pas un gag. "Son profil, qui mêle service public et exercice dans le privé, est jugé comme un atout par l’équipe de Claude Bartolone", écrit sans rire Rotman, qui ajoute " Noëlle Lenoir en est moins sûre, de son propre aveu. Mais nul ne réclame son départ." (On est mieux gardé par un cambrioleur que par un curé évidemment -quoique l'exemple du curé soit peut-être mal choisi-). On relit la phrase. On pense qu’on l’a mal lue. Mais non. Noëlle Lenoir spécialiste de la transparence à temps (très) partiel à l'Assemblée est avocate d’affaires. Vivement qu’elle aille consulter un autre spécialiste des conflits d’intérêts. Il paraît qu’il en existe un, au bout d’un couloir... lui, banquier évidemment, on ne peut moins.

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