Blog-note

mercredi 23 mars 2011

Becquerels, Sieverts, Rems, Rad, on nous cacherait pas quelque chose ?


On nous cache des choses, vous n’avez pas
l’impression ? Black-out international

La tévé? Rien ou presque. Les journaux? Peu. Le net? C'est déjà mieux mais il faut trier. Voici ce qu'on entend ou lit de la part de "scientifiques" en blouse blanches, experts sur fond d'éprouvettes, lunettes et tout le barda. Ceci après que les mêmes nous aient conté quelques désormais célèbres choseries lors de la catastrophe de Tchernobyl.

L'inverse de la radioactivité, c'est quoi ? La radiopassivité? C'est dangereux?

"La contamination est minime… même pas mesurable (!) c’est dire…[leurs appareils sont en panne? Tous?]... environ 1000 fois moins que Tchernobyl… ou 10 000… [Tchernobyl (lien vers la carte d'animation du nuage) où déjà il n'y avait "rien", si bien que là on en est à "moins que rien"] .."c’est l’équivalent d’une cigarette ou deux, d'un scanner... et par rapport aux essais nucléaires autrefois [qui déjà n’étaient "rien" s'il m'en souvient] (!) c'est dérisoire... du reste, le Japon c'est loin... et de plus, il y a le Pacifique et l'Atlantique entre (!) "eux" et "nous" etc." Mazette, quel scoop! Quelle précision! Pour du scintifique (je laisse) c’est du scientifique ! Et le "site" de l'AIES censé "informer", vous avez essayé? Clair comme du jus de chique, les ou plutôt LA "carte" qu'on nous présente avec un truc jaune plus foncé au milieu qui bouge 3 sc puis plus rien, on a beau cliquer, on retombe dessus...  quadrillage pastel sans explication, unité de mesure ni même date lisibles, à peine distingue-t-on les continents, un "site" cette unique page? Ne savent-ils pas manipuler photoshop ou power point, ces cadors? Je ferais une image minable comme ça, je la jette à la corbeille illico par dignité.
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Question simple : A COMBIEN EQUIVAUT 1 BECQUEREL ? Eh bien, ce n'est pas simple. Pour se repérer dans les unités de mesure des radiations, cliquer ici (lien) si vous avez le temps sinon lisez la suite en digest.



La source émettrice de radiations, c'est le cocotier; les radiations que l'on subit, ce sont les noix qui tombent, et l'homme enchaîné sous l'arbre, c'est nous (lien)... mais voila! La cocotier est un hybride qui ne fait pas les mêmes noix. De plus, elles ne tombent pas avec la même force, sont plus ou moins pointues, pénétrantes, visent des endroits particuliers du bonhomme etc.. La quantité de noix se mesure en Becquerel (Bq) ;  leur énergie en Gray (Gy) ou en Rad sa sous-unité ; leur toxicité en Sieverts (Sv) ou en Rem sa sous-unité* ! et pour établir une correspondance entre Gray et Sievert, l'unité la plus intéressante, il faut un facteur Q qui varie de 1 à 10 selon la nature des "noix" (des rayonnements !) Pour les béta, gamma, X durs, Q = 1 donc 1 Gy = 1 Sv. Pour les X mous, Q = 3 donc 1 Gy = 3 Sv. Pour les neutrons rapides et les protons, Q = 10 donc 1 Gy = 10 Sv. Question : qu'est-ce qui rayonne en ce moment sur nous? Mystère et les instances en charge de notre "protection" (!) ne nous en disent rien.

*1 Gray = 100 Rad
1 Sievert (Sv)  = 100 rem = 1.000 millisieverts (mSv) = 106 microsieverts (µSv) = 109 nanosieverts (nSv)
Note: les Bq peuvent être des Bq/unité de temps ou unité de volume d'air contaminé.
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Les infos qui suivent, un peu simplifiées, proviennent d'une communication de la CRIIRAD (lien) ou Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité, structure bénévole de 4700 adhérents qu'en ce moment on ne peut contacter que par mail (en crise évidemment) contact@criirad.org. Merci à eux.

En fait, les chiffres relatifs à la contamination de l’air existent mais sont volontairement tenus secrets. La publication des données des installations nord américaines nous aurait renseignés précisément sur les niveaux de contamination de l’air et nous aurait permis d’évaluer les risques avant que les masses d’air contaminé n’arrivent sur l’Europe. Nous lançons un appel international invitant citoyens, assocs, scientifiques, élus de tous pays à se mobiliser à nos côtés pour exiger que les résultats relatifs à la contamination radioactive de l’air obtenus grâce à l’argent public soient mis à disposition du public ET SERVENT A SA PROTECTION.
Pas de données interprétables pour l’Amérique du nord ! Plus de 10 jours après le début des rejets radioactifs, les masses d’air contaminé ont traversé des pays aussi étendus que les Etats-Unis et le Canada disposant d’équipements performants pour évaluer précisément l’activité volumique des radionucléides présents. Or, aucun chiffre sur la contamination de l’air n’est accessible. La CRIIRAD va adresser aux ambassades de ces deux pays des demandes officielles de publier immédiatement les résultats que détiennent forcément les exploitants d’installations nucléaires qu’elles soient civiles ou militaires.

Ces stations de mesure (sismiques, hydroacoustiques, infrasoniques et radionucléides) réparties sur l’ensemble de la planète contrôlent qu’aucun essai souterrain n’est effectué en violation des dispositions du traité (cf. Corée du Nord). Equipées de laboratoires d’analyses radiologiques, elles sont capables de mesurer de très faibles niveaux de contamination et disposent de systèmes de détection de la radioactivité parfaitement adaptés à l’identification et à la quantification des produits radioactifs issus de la centrale de Fukushima.

La balle de tennis, Tice, Otice, Ice, Cea, Aiea... aïe !

Le samedi 19 mars, la CRIIRAD adresse donc une demande de communication de résultats à Mme THUNBORG responsable de l’information publique à l’OTICE (organisation du traité de l'interdiction des essais nucléaires) qui transmet à la division en charge de la sécurité des données (?) Silence. Lundi, la CRIIRAD réitère en précisant que faute de réponse rapide elle dénoncera publiquement la situation. Mme THUNBORG lui conseille de s’adresser aux autorités françaises et l’oriente vers des institutions autrichiennes, suédoises, allemandes qui avaient laissé filtrer quelques résultats (mais les données obtenues sont trop parcellaires pour pouvoir être utilisées a postériori.) Deux heures plus tard, un courriel de M. SCOTTI (conseiller OTICE chargé de la politique générale!) indiquait que "les données collectées par le réseau des stations ne peuvent être communiquées qu'aux correspondants désignés par les Etats Signataires du TICE. Pour la France, c’est le Commissariat à l'Energie Atomique" (!)

Un "Tic" en toc

La CRIIRAD s’adresse donc au CEA… dont le refus lui parvient le lendemain : "aucune donnée ne sera communiquée. Le réseau international de mesure obéit à des règles de confidentialité définies par les Etats membres du traité d’Interdiction Complète des Essais et les données sont donc (?) uniquement transmises à des points de contact nationaux nommés par les Etats ayant ratifié le TIC qui en font une analyse" bla bla bla.. [Retournement d'objectif, ce "tic" est en "toc" et agit à rebours de ce que l'on pensait être sa "mission".] Pour la France, il s’agit du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA).. ça tourne en rond.

L'OMS veille ... R.A.S.

La réponse indique en outre que "suite à l'accident de Fukushima, à la demande des États signataires du TICE, les données sur l’activité des radionucléides sont transmises à l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) et à l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).." Ah voilà enfin qui rassure, l'OMS, pensez! Mais là aussi il faut déchanter. L’AIEA (qui a en charge la promotion des activités nucléaires civiles) et l’OMS (la santé publique !) ont signé dès 1959 un accord qui dispose qu'elles "agiront en coopération étroite et se consulteront régulièrement". Oui mais qui va décider en cas de risques ? Qui emportera le pot? Ici, c'est clair (redite, retournement d'objectifs affichés) "collaboration étroite" signifie "silence et bouche cousue" de la part de l'OMS. On aurait dû y penser : le fait d'associer un organisme chargé de la promotion du nucléaire et un autre, de la santé publique revient à installer une école au centre d'un hôpital de soins pour pédophiles.  Comme pour les médicaments (lien). Bravo l'OMS.

Résultats

Donc depuis plus de 10 jours, la centrale de FUKUSHIMA rejette des produits radioactifs dans l’atmosphère qui ne sont ni maîtrisés ni quantifiés tandis que dans le même temps des stations de mesures réparties sur l’ensemble de la planète suivent pas à pas l’évolution de la radioactivité dans l’espace et dans le temps.. sans communiquer, mettre en garde ni protéger les futures victimes, (tous). Premiers contributeurs au budget du réseau, à hauteur de 12 millions d’€ tout de même ! les américains respirent depuis le 17 mars les particules radioactives rejetées par la centrale de FUKUSHIMA et n’ont pourtant strictement aucune info. Avec un versement de 3 600 000 €, les Français ne sont pas mieux lotis.

La CRIIRAD reçoit des centaines d’appels et aimerait informer sur des bases solides le public  qu’il habite le Finistère, la Martinique ou la Corée du Sud, mais ne le peut pas. Elle invite donc chaque citoyen, chaque association, chaque scientifique, chaque élu à se mobiliser pour obtenir la levée du secret sur les niveaux de contamination de l’air. Une pétition sera prochainement mise en ligne pour collecter des signatures sur la France mais chacun peut d’ores et déjà relayer la mobilisation à l’étranger et intervenir auprès des autorités de son pays, élus, maires, députés... pour dénoncer la situation.
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Aujourd'hui, un minime changement mais enfin c'est bon à prendre

Voici les seuls relevés que l'on peut trouver aujourd'hui, ce qui est déjà un progrès ! Est-ce en raison des protestations d'hier de la CRIIRAD? Ils viennent d'Avallon (!) et sont exprimés en nanosieverts/heures (nSv/h) ce qui, par rapport à la carte de Tchernobyl dont les émanations sont exprimées en Bq (de 1 à 10/Mcubes), ne simplifie pas les choses si on veut comparer les deux catastrophes!

Notons que les radiations exprimées en nSv/heures doivent être multipliées par un facteur 8760 pour obtenir la dose d'exposition annuelle. 

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Ne pas rater le site http://ccic.micropear.com/?p=contact  qui donne des informations en temps réel. Il est créé par de jeunes passionnés qui y passent leurs journée... et leurs nuits et fournit des infos pratiques claires (ce qui est rare) et aussi de mesure.

lundi 7 mars 2011

Un barrage qui ne fut pas (à la Borie)


Un barrage controversé écologiquement auquel on a échappé, ou quand les Cévennes se réveillent (paysans, écolos, protestants et yourtaos réunis, -avec le soutien de politiques et non des moindres, notamment Michel Rocard-) ! Un bull qui a souffert. Explosé dès son arrivée, le sinistre engin prêt à tout saccager est devenu ensuite panneau indicateur*. Un coup d'Abraham Mazel sans doute, pas un tendre, ce camisard un peu allumé, fort mécontent qu'on ait tenté de "noyer" sa  maison familiale...

Maison d'Abraham Mazel
 ... un chef camisard légendaire qui, après un "songe" le lui ordonnant, délivra avec quelques compagnons seulement les prisonniers de l'abbé du Cayla, le Claus Barbie du roi révocateur de l'édit de Nantes... qui fut proprement occis je ne vous dis pas comment [ils étaient très fâchés]... exploit improbable qui parmi les huguenots lui valu et lui vaut encore vénération à l'égal d'un Saint depuis des siècles. Inexplicable jusqu'à présent. L'Esprit les aurait guidés ? soit, en ce cas, on ne peut que s'incliner devant les faits. Plus vraisemblablement un état d'amok, ce qui du reste ne dit rien de plus si ce n'est qu'en certaines circonstances extrêmes, on peut en effet être capable de performances physiques ou mentales normalement impossibles à l'exemple récent de ce jeune type qui, à poings nus, a réussi à sortir sa femme et son gamin d'une voiture qui coulait.. en défonçant le pare brise ! ce que les pompiers font en principe mais avec un outil puissant genre masse et rarement du premier coup. 



Le barrage eût enfoui sous l'eau sa maison devenue lieu de culte et de pèlerinage, saccagé le paysage, éliminé quelques espèces protégées (les hérons cendrés, des castors et quelques plantes médicinales rares etc) et fait courir un risque à toute la vallée. Il ne servait à rien pour écrêter les crues car, hideux, il n'aurait jamais pu être rempli ; sa seule justification était de fournir du travail à une entreprise ayant terminé ses chantiers dans la région en panne de contrats. C'est un écolo allemand résidant dans les Cévennes qui eut l'idée de ce gonfalon fait de plaques d'alu légères serties sur un filin invisible tendu d'un sommet à l'autre, scintillant dans le soleil, se mouvant au gré du vent, disparaissant et réapparaissant de manière féérique comme si les lettres étaient inscrites dans le ciel, changeant même de couleur au couchant... Une merveille réalisée avec des bouts de ficelles pour presque rien.

Épilogue : les hérons cendrés pullulent, magnifiques, la maison d'Abraham Mazel est toujours lieu de commémoration et de culte, et les castors se portent bien.

 *Le bull ne fut jamais remonté et servit de panneau indicateur, "avertisseur" serait plus juste.

dimanche 6 mars 2011

Chantal, paysanne de la Nièvre, une icône, et la suite dans le Midi

 A Billy-Chevannes, dans la Nièvre, une paysanne, Chantal, le dos au Mur... un scénar génial d'un Pagnol Nivernais


Il était une fois une frêle paysanne de 63 ans, faite, comme Juliette, "de la même matière que les rêves", mais des rêves de vie simple, tranquille, laborieuse... (lien avec quelques images sur l'affaire)


Chantal donc, qui exploite seule sa ferme d'une vingtaine de vaches. Vaches = crottin, vous y auriez pensé. Las, elle a pour habitude funeste de le mettre en tas dans son jardin, pas trop loin de l'étable, on la comprend  lorsqu'on la voit se coltiner les brouettes plusieurs fois par jour. La vie rurale, les paysans, la beauté des travaux et des jours, une femme d'exception, le féminisme, Henri Troyat etc.

Mais voilà qu'il advint que des parisisiens (je laisse) achetèrent ou héritèrent je ne sais, la bâtisse d'à côté dont ils firent une maison de vacances chic et choc. Parisisiens? pas tout à fait, elle est du pays, lui, non; mais riches, ce le semble.


Genre Balzac et Zola, je te vouvoie (mais pas toujours) et lorsqu'ils parlent aux journalistes (car vous allez voir qu'il en vint) ils se donnent mutuellement du Monsieur de Mur et Madame de Mur, au point que j'ai cru à un moment qu'elle était sa gouvernante ou lui son chauffeur-homme de main. Je "te" vouvoie mais ça n'empêche au cours d'une crise d'énervement que Monsieur arrache le journal local à Madame qui ne moufte pas, en lui criant d'un ton d'adjudant "appelle la rédaction immédiatement" ce qu'elle exécute à la seconde, une didascalie ratée dans le jeu du Seigneur du Crottin mais passons. (Un homme me fait ça, je le vire illico.)



Car le drame s'est noué il y a quelques années : les de Mur ont fait creuser une jolie piscine dans leur fond de jardin juste à côté du "tas"... Ne l'avaient-ils pas vu ? Aimaient-ils particulièrement la rurale fragrance ? N'avaient-ils d'autre choix  ? Il ne semble pas car ils ont un pré avec de fort beaux chevaux (ça va de soi) donc aussi du crottin, les chevaux de luxe ou pas, comme n'importe qui, comme "Célia", "font", hélas, et même les de Mur du reste, à peine si j'ose mais bon...

"La Terre" et "Germinal", on s'y croit : Mme Hennebaud et Françoise

Ils eussent donc pu, en somme faire "crottin commun" avec Chantal, les deux se mélangeant fort bien d'après les écolos pour donner un engrais remarquable... mais enfin ils ne copinent pas "crottin", c'est comme ça, question de lutte des classes, ils n'ont pas les mêmes valeurs et l'apport de cultures complémentaires fut-il seulement crotinesque, ce n'est pas leur truc...

D'où une requête dont on ne sait comment elle fut formulée à Chantal de déplacer son "tas" plus loin... Lorsqu'on voit, non pas le tas, de dimension au fond modeste, mais la bonne femme de 35 kilos, on comprend son refus indigné. Il semblerait aussi que Monsieur de Mur, grand Seigneur, ait proposé de s'en charger lui-même, non certes qu'il eût pris pelle et fourche et, escorté de Madame en bottes-Dumas, voituré la "chose" en un lieu plus propice, il eût sans doute stipendié quelque manant pour s'en acquitter. Il semblerait que Chantal, fière ou teigneuse au choix, eût refusé. Elle s'est toujours débrouillée seule, sans homme, point! et les "services" parfois se paient cher: de fait, lorsque l'on voit comment les "Opuelents" se targuent de l'avoir autrefois faite monter (l'ingrate) dans leur Jag et même devant, et régalée de leurs restes (plutôt que de les jeter !) caviar et saumon, toujours en nombre lorsque l'on reçoit chic, on comprend ses réticences. Les choses s'envenimèrent : demande, prières, supplications (côté Dame Geneviève), insultes, bousculade d'un membre du Comité de soutien (côté Monsieur).. Monsieur qui peut glisser facilement de la jérémiade à la Feydeau ("Madame de Mur en fait de la dépression" dit-il lorsqu'il est évident que c'est lui qui craque) à l'insulte style "Visiteurs" ("paltoquet, foutriquet") puis, plus vulgos ("bouseux"), jusqu'aux aux menaces type beauf "tu-vas-voir-qui-c'est-Raoul" ("je te le ferai bouffer ton crottin, c.") Goddamned, le rôle n'est décidément pas au point et au fond ça le rend sympathique. D'ailleurs il semble que sa profession certes lucrative, eût été rien moins qu'aristocratique... et même parfois, osons le, plutôt connotée prole voire roms: récup de voitures, casse, ferraille, Chimène, qui l'eût cru ? Ça explique : sous la Jag, le Caterpillar.


Et Chantal perdit procès et crottin dut enlever, ce qu'elle ne fit car têtue elle est et de l'argent elle se fout (il semble que les de Mur aussi, un bon point des deux côtés) si bien qu'avec ses 50 €/jours d'astreinte, elle a à présent ses comptes bloqués. Dans la m.. Le Comité de soutien qui l'aide finit par la persuader de s'exécuter... ce qu'elle fit la mort dans l'âme, mais voilà : en attendant la dalle réglementaire, elle opta provisoirement, faute de mieux pour un emplacement quasiment au raz des fenêtres de Monsieur et de Madame alors à Paris... Monsieur et Madame qui, de retour chez les bouseux, eurent donc la surprise... mais là, c'est légal, rien à dire, permis de travaux et tout le toutim, la loi est quelque chose de formidable... D'autant que selon Chantal, les récentes portes-fenêtres élégantes donnant en effet direct sur la "chose" sont discutables, ouvrant sur une cour sienne ou commune, cela n'est pas encore tranché... mais par contre le droit de passage en bagnole que les Mur s'étaient octroyés... {après s'être eux-mêmes enclavés! un grand classique}, a été annulé. Donc, si cocasse que cela paraisse dans le film, Chantal et son "tas" sous les jolies croisées à imposte sont en fait dans la plus stricte légalité, mais les fenêtres, non. 

Advint alors la Grande Scène du 4, on dirait un scénar un peu chargé, l'aristo parisien, ex baroudeur dit-il, méprisant comme il n'est plus de mise vis à vis du gueux, même que ça fait un peu plouc, avec Madame... à qui il n'ouvre même pas la porte, encore une erreur impardonnable de didascalie...


[un "vrai" l'eût portée jusqu'au seuil quel que soit son poids en prenant garde à ne pas déraper sur la "chose", lui glissant éventuellement une fois rentrée intacte "Madame, voudriez-vous avoir l'extrême obligeance d'aller me quérir la pelle au garage, je suis fort marri de n'en pouvoir m'acquitter comme je le dusse, mes chausses étant par trop crottées?"]... voilà donc Monsieur et Madame au sortir de leur rutilant engin, après trois heures de route au son du menuet de Mozart, découvrant avec horreur... devant chez eux, le "Tas" (et, comme l'observe une jeune suporter de Chantal pleine d'humour et de bon sens : "plus on la remuera, forcément..") façon film de Carné ou plutôt d'Eisenstein, La terre, inspirée de Gorki etc.



Évidemment, le plouc est cruel, surtout derrière sa caméra et tout le monde rit. Lui a tout de même de la répartie "mais pourquoi ne l'a-t-elle pas déposé dans le salon tant qu'à faire?" Elle, par contre, a un haut le cœur, au bord de l'évanouissement, ça fait choc devant les micros mais peut-être est-ce sincère, il n'y a pas de vidéos odorantes et là on ne peut pas se faire une idée. On attend la suite avec une impatience non dissimulée, pour ma part en totale solidarité avec Chantal et ses brouettes qui me fatigue rien qu'à la voir trimer, Chantal qui nous nourrit et qui pollue moins qu'une jag, mais ça se voit davantage, Chantal qui certes semble avoir son caractère mais assumerait-elle tout ce travail si elle ne l'avait pas, ce caractère ? On ne peut avoir le beurre, l'agent du beurre et le cul de la fermière.

Aliénor
La suite : la même chose mais plus "soft" dans le Midi (lien) où les gens, surtout dans les montagnes, sont autres,  ils papotent certes beaucoup, mais de rien : il faut sourire, être "bien" avec tous, feindre de ne pas voir les aléas générés par le voisin, le saluer avec un demi sourire tout en serrant les dents sans manquer de s'enquérir de la santé de Madame. Sous leurs dehors cools, ils sont aussi plus âpres à l'argent, la terre arride, leur passé d'extrême frugalité  (lien)... tandis que dans la Nièvre grasse et herbeuse, on se "lâche" plus, ça fuse costaud, un bon point pour les nivernais et pour le téléspectateur...  quoique les propos sexuels, déplacés et vulgaires de Monsieur "de" sur l'allure de Chantal devant le Maire qui, impressionné, fait sottement chorus (perdant ainsi 90% de ses voix sans doute) fussent inconcevables, du moins devant caméra, dans le Midi d'Aliénor.. Aliénor qui, bien que joyeuse luronne, ce n'est pas incompatible, interdisait tout irrespect vis à vis des dames (paysannes comprises) en actes (le viol étant pratique courante pour forcer un mariage avec une héritière possédant des terres convoitées) ou même en paroles...

Il faut cependant se méfier ; lorsque la coupe déborde, parfois, en ces pays autrefois miniers, les réactions de ces gens aimables et souriants peuvent être... surprenantes... voire explosives.

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Chantal, version Midi Cévennes





 DANS LE MIDI CETTE FOIS

Des paysans comme Chantal (lien) qui nous nourrissent et qu'on met dans la m., le cas est poignant mais banal, décliné sous diverses formes : de même, des  terres fertiles sont accaparées et saccagées partout alors qu'on est en quasi pénurie alimentaire. Plus soft en apparence dans le pays d'Aliénor mais aussi plus hypocrite: des propriétaires de plusieurs hectares débarqués d'ailleurs ou pas, transforment des terrains agricoles en... autre chose de plus rentable immédiatement et perso... ce qui est hélas leur droit le plus strict si la SAFER n'a pas préempté... mais parfois tentent ensuite dans la foulée de privatiser des communs, des chemins notamment qui jouxtent leur propriété, même desservant des villages et cela, non, ce n'est pas leur droit. L'inventivité n'a pas de limites. Pour ne pas paraître trop hors la loi, ils le barrent d'éboulis, de troncs d'arbres, apposent un écriteau "propriété privé" qui prête à confusion, "oublient" une voiture ou un bateau en travers, interpellent  (hard) les promeneurs ("c'est privé") etc. rendant de fait inaccessible des sites magnifiques, des bords de rivière, des lieux historiques...

Jean de Florette, à l'envers : ce sont les aborigènes qui ne peuvent plus accéder, et des privés qui se sont accaparés l'eau et les lieux

... ainsi que des terres appartenant à des indigènes où certains en effet, âgés, n'allaient plus beaucoup (mais d'autres, au contraire, tous les jours).. et à présent, plus du tout, les laissant s'abourir avec les mazets qui vont avec, les héritiers eux-mêmes ignorant parfois posséder une propriété à un endroit "perdu" au sens strict du terme, ainsi que sa valeur si par exemple elle comprend une source qui la rend cultivable, fertile car alluvionnaire, valeur du reste fortement obérée par la difficulté/impossibilité d'accès.  

Ensuite, pour pouvoir  jouir du panorama, il faudra passer par ceux qui se sont accaparé le lieu, moyennant péage (restaurants, hôtels etc..) Tranquilles. Puis ils rachèteront les terres "enclavées" -par eux!- dont plus personne ne voudra. Il arrive aussi que par frilosité ou faiblesse les maires eux-même fassent apposer en toute illégalité un écriteau "interdisant" la sente sans avoir conscience de jouer ainsi contre leurs administrés et de sacrifier le patrimoine de tous.


Ceci dans la consternation mais dans la passivité générale parfois : les gens riches comme les précédents cités intimident, même s'ils sont plutôt marrants. Une forme de colonisation* qui à terme appauvrit et saccage un pays sous prétexte de l'embellir, de le valoriser, de "faire venir des gens", mots magique qui fait vibrer l'élu.  Exemple : des arbres en bord de rivière abattus pour réaliser une pelouse tape à l’œil et une piscine (!) = fragilisation de la digue naturelle, glissement de terrain et inondations en perspective: à terme, la riche terre alluvionnaire partira dans le lit. Nous en sommes tous responsables, par indifférence, fatalisme, hypocrisie (après tout ce sont parfois nos voisins et il est bon d'être "bien" avec tous) ou simplement par notre absence : comme dans la chanson de Ferrat, les jeunes, les forces vives, partent ou sont partis par manque de travail, par mépris pour la terre qui nous a cependant nourri (mal, d'accord, mais du coup on vit vieux) et les parents vendent : par désir d'argent aussi, l'affairisme n'est pas seulement le fait d'"étrangers". Par sottise également car ce bénéfice à court terme conduira à une catastrophe écologique sous peu (et plus vite qu'on ne croyait) donc à la ruine de tous. Les autres s'en moquent: lorsque la menace se précisera, ils vendront et partiront.


Des "mazets perdus, inaccessible, envahis par la nature

Et lorsqu'on s'en aperçoit, il faut rattraper ce qui se peut encore. Pas simple lorsque le pli est pris, jouable, avec pas mal de... disons d'aléas, c'est pourquoi il faut saluer le courage des paysans qui se battent encore avec la bravoure de Chantal et de surcroît, pour nous. Dans le Midi, c'est plus hard encore étant donné la pauvreté de la région : il est mieux pour ferrailler d'être enfant du bled, issu d'une famille particulièrement appréciée et avoir ou se faire quelques muscles. Tout cela seulement pour réouvrir seule, à la pioche, un chemin barré [avec mais ensuite, des potes dont ceux qui étaient les 1ères victimes et ne pouvaient accéder chez eux sans danger.]
http://cheminroque.blogspot.com/


* Les gens du Midi, particulièrement les cévenols sont cependant imprévisibles et leur culture, comme celle de tous les pays de montagnes, change d'une vallée à l'autre. Jusqu'au patois qui n'est pas tout à fait identique. Et dans ces pays autrefois miniers, exemple en 42, il arrive que la résignation stoïcienne fasse soudain place à une révolte explosive qui surprend par sa violence: ainsi les  camisards, les maquisards, le barrage de la Borie arrêté dès l'arrivée du bulldozer explosé le premier jour! (lien) et actuellement la mobilisation contre les gaz de schistes cf la vidéo de Guillaume Vermorel (lien).

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