Maikel Nabil, jeune dissident copte, emprisonné et en grève de la faim en Égypte depuis 50 jours! risque la mort (lien) Maikel, the young dissident Egyptian who is in hunger strike and now risks his life. Support him all of us and with all ours possibilities. And for Maikel : please, stop, we need you, and you alive! (Traduction juste après) |
Voici un passage de son blog (lien avec son blog en arabe) qui lui a valu l'emprisonnement et les conditions dégradantes contre lesquelles il lutte par sa grève de la faim, traduit en français puis en anglais ici. Voir aussi le blog "solidarité Aliaa" (lien)
Here is a passage in his blog (link to his blog in Arabic) which earned him imprisonment and degrading conditions against which he struggles through his hunger strike, translated into French and English here. See also the blog (link) "solidaire Aliaa".
Here is a passage in his blog (link to his blog in Arabic) which earned him imprisonment and degrading conditions against which he struggles through his hunger strike, translated into French and English here. See also the blog (link) "solidaire Aliaa".
Ceci est un SOS (bilingue)
"Certains disent que les prisons sont le miroir de la société et dans une grande mesure, de la nature des communautés et de leur morale. Si les prisons sont remplies d’innocents, c’est que le système judiciaire est injuste ; si elles sont remplies de politiques et de révolutionnaires, c’est que vous êtes en face d'un dictateur ; si les prisonniers sont traités humainement, c’est la preuve du respect des droits humains dans l'État -et vice versa- ; si les prisonniers sortent meilleurs, c’est le signe que l'administration politique à la tête du pays est également en progrès, mais s’ils sortent pires –que des gens qui n’y sont jamais allés-, c'est un signe que l'administration politique de la communauté est en déclin.
Sur le point –peut-être !- d'achever 8 mois de prison à ce jour, (ndlr, lorsqu'il écrit ceci, il va être libéré... mais il sera ensuite condamné à 3 ans de prison puis en appel à 2 ans... pour avoir écrit ce qui suit !) tout au long de ces mois, j'ai rencontré au moins 300 prisonniers, j'ai écouté des centaines d'histoires réelles et fausses ainsi que les décisions judiciaires et pu observer les méthodes avec lesquelles on traite les détenus... l'année dernière, j'ai écrit un article intitulé: «Nous, le peuple, sommes tous des terroristes", qui développait l'idée que le terrorisme ou l'intimidation était un mode de sélection-prétexte de sanctions légales. Toutefois, l'expérience de la vie à l'intérieur de la prison a attiré mon attention sur d'autres caractéristiques de la philosophie de la punition en Égypte, je veux les mettre face à tous et générer un dialogue social pour définir les Égyptiens: est-ce ce que nous voulons pour notre système de droit? Ces méthodes vont-elles nous conduire en avant ou en arrière?
Le terroriste mort (ou l’état terroriste)
Le terroriste mort (ou l’état terroriste)
Les sanctions pénales contre le terrorisme en Égypte. La "criminologie" est la science qui étudie les causes du (de ce) crime, psychologiques, physiques, sociales, politiques et apprend à éliminer ses sources (de cette criminalité) et la façon de lutter contre celle-ci d’une manière scientifique. Mais pendant mon procès (ndlr la cour militaire) puis la prison, j'ai vu comment des sanctions disproportionnées sont distribuées, par exemple le juge a statué sur un certain nombre d'années de prison froidement comme s’il parlait de semaines ou de jours : j’ai été condamné à trois ans de détention juste parce que j’avais critiqué le comportement de l'armée… (un crime). De même ceux qui ont été condamnés (à servir l’armée) pendant de nombreuses années pour être sortis pendant le couvre-feu ou d’autres « délits » mineurs. La peine de mort aussi, qui a été abolie de manière significative en Europe et dans les pays les plus démocratiques, continue à être appliquée en Égypte pour assassinat, trafic de drogue, viol et espionnage ... C’est l'idée d'intimidation (le terrorisme) de la législation égyptienne : le crime sanctionnée par les pays démocratiques par une amende, doit être puni par la loi égyptienne par la prison, et celui qui est passible d'emprisonnement dans les pays démocratiques, en Égypte, par la peine de mort ou l'extension des dispositions (par exemple il y a des prisonniers condamnés à plus de 100 ans de prison!). Il s’agit d’intimider et de terroriser les citoyens afin de les empêcher de commettre des crimes.
Le problème est que l'État n'est pas censé terroriser ses citoyens, et celui qui est démocratiquement élu ne peut jouer le rôle d'un "juste despote." Pour éliminer la criminalité, l'intimidation ne devra pas s’effectuer n’importe comment. Le taux de criminalité aux États-Unis est encore plus élevé bien qu’ils appliquent la peine de mort : la peur de la mort ne réduit pas la criminalité en Amérique. C’est en s'attaquant aux causes de la criminalité que l’on a pu réduire le taux de criminalité en Europe.
La punition par les représailles
La vie en prison m'a fait sentir qu’il semble que la communauté veuille se venger de nous. En nous privant de tout, non seulement notre liberté de mouvement, mais de notre dignité et notre humanité, par les mauvais traitements, tortures, viols, les fouilles arbitraires, la routine quotidienne en prison, plus la privation de l'usage du téléphone ou des inventions les plus technologiques, tout ce que vous obtenez à l'intérieur de la prison nécessite une longue série d’autorisations, y compris recevoir des visiteurs -seulement deux fois par mois, chacune et chacun d'eux une demi-heure (24 fois par an - soit 12 heures par an).- Imaginez quelqu’un qui n'est autorisé à parler ou à voir sa famille et ses amis que de 12 heures par an ! cela revient à lui faire rompre tout liens humains avec l'ensemble des besoins sociaux indispensables à la vie. Dans votre prison, vous êtres comme désactivé, vous perdez votre famille, vos biens, et finalement vous serez à jamais marqué de la classification infamante d’«ex-prisonnier" comme pour vous punir après l'expiration de votre peine ... La question que je me pose sans cesse est qu’ont fait la plupart des prisonniers ici pour mériter un tel traitement? Des dettes, une insoumission au service militaire? Même en ce qui concerne les voleurs ou les assassins, quel est l’intérêt de la société à pratiquer de tels abus?
Torture et représailles, est-ce que cette méthode de traitement contribue à participer à la construction de la société, ou est-ce qu’elle aboutit à détruire le prisonnier dont la personnalité devient psychologiquement déformée ; afin qu’il soit de plus en plus hors d’état de se venger de la société? La prison "réforme et discipline" ou "torture-déchargement désirs sadiques de la communauté?"
Maikel Nabil, traduction Hélène Larrivé
Maikel Nabil, traduction Hélène Larrivé
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Prisons are the mirror of society and to a large extent, reveal the nature and the morality of communities. If the prisons are full of innocents, that means that the justice system is injust, if they are full of political and revolutionary, that you are facing a dictator ; if the prisoners are treated humanely, it is evidence of human rights in the state, and vice versa! if the prisoners come out better, it's a sign that the political administration at the head of the country is in progress too, but if they come worst (than people who have never been there) it is a sign that the political administration of the community is in decline.
At the end -perhaps! – of eight months in prison this day*, during this time, I met at least 300 prisoners, I listened hundreds of real and false stories and judicial decisions, and I observed the methods with which prisoners are treated ... Last year, I wrote an article entitled "We the people, are all terrorists," which developed the idea that terrorism or intimidation was a special-selection pretext of legal sanctions. However, the experience of life inside the prison drew my attention to other features of the philosophy of punishment in Egypt, so I want to meet public everywhere and create a social dialogue to define the Egyptians: is that's what we want for our legal system? These methods will they lead us forward or backward?
The dead terrorist (or terrorist state)
Criminal sanctions against terrorism in Egypt. The "Criminology" is the science that studies the causes, psychological, physical, social, political (of) crimes and learn to eliminate its sources (of crime) and how to fight against it, in a scientific way . But during my trial (ndlr the military court) then the prison, I saw how disproportionate penalties are distributed, for example the judge sentenced to a number of years in prison fast and quietly, as if he was speaking of weeks or day: I was sentenced to three years just because I criticized the behavior of the army ... (a crime). Some others have been sentenced (to serve the army) to many years just because they came out during the curfew ! and other "crimes" ! (minor). The death penalty which was significantly abolished in Europe and in the most democratic countries continues to be apply in Egypt to murder, drug trafficking, rape and espionage ... This seems to be done to intimidate (terrorism) by the Egyptian law: a crime punishable by a simple fine in democratic countries should be punishable in Egypt by prison, and one that is punishable by imprisonment in the democratic countries, in Egypt, is punish by the death penalty or definitive prison, for example, there are prisoners sentenced to more than 100 years! This is made to intimidate and terrorize the citizens and to prevent them from committing "crimes".
The problem is that the state is not supposed to terrorize its citizens, and one that is democratically elected can not play the role of "just despot." To eliminate crime, bullying is without effect. The crime rate in the United States is even higher, although they apply the death penalty: the fear of death does not reduce crime in America. It is by addressing the causes of crime we have reduced the crime rate in Europe.
The punishment by retaliation
Prison life made me feel that it seems that the community wants to take revenge on us. By depriving us of everything, not just our freedom of movement, but our dignity and our humanity, by the abuse, torture, rape, arbitrary searches, the daily routine in prison, and the loss of the use of telephone or most technological inventions… all you request inside the prison requires a long series of approvals, including receiving visitors only twice a month, half an hour for one (24 times a year - 12 hours / year) .- Imagine someone who is not allowed to speak or to see his family and friends, or only 12 hours/ year! It make him break off all human ties, with all the social needs essential to life. In your prison, you lose your family, property, and after the penalty, you will be forever marked with the infamous classification of "ex-prisoner" as to punish you after the expiration of your sentence, eternally ... The question I keep asking myself is what did most of the prisoners here to deserve such treatment? Debts, disobedience to military service? Even with regard to rapers or murderers, what's the profit of the society in applying such abuse?
Torture and reprisals, does this treatment helps to build free society, or does it only result in destroying the prisoner whose personality becomes psychologically deformed so that it is increasingly unable to take revenge on society? The prison "reform and discipline" or "sadistic torture and unloading desires of the community?"
* When he writtes this article, his penalty was nearly achieve... but just after, he was sentenced of 3 YEARS!! .. only for writting that, an awful circle ! then, "reduce" (!) of 2 in appeal... by a military court !
Maikel Nabil, translation Hélène Larrivé
Dear Hélène,
RépondreSupprimerjust want to let you know that your effort for translating Maikels thoughts are highly appreciated. Thanks very much!
wolle (berlin)
Dear Hélène,
RépondreSupprimerjust want to let you know that your effort for translating Maikels thoughts are highly appreciated. Thanks very much!
wolle (berlin)
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerThank you for encourage me but is it correct? Hélène
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