C'était avant
C'était après
C'était il y a trois ans
C'est maintenant
Madame,
Je
vous hais comme je n’aurais jamais imaginé haïr quelqu’un, je vous hais pour
votre sourire bêta, pour votre médaille de la vierge, pour votre nom même qui
n’est pas vôtre, pour vos ternes cheveux frisés, pour vos sandales de Baden Powell
(eussiez-vous porté des escarpins je vous aurais haï pour cela) je vous hais
comme certains haïssent les juifs, les arabes ou les femmes mais moi pour une
raison unique, de m’avoir pris l’homme que j’aimais, rien de bien mirobolant
certes mais enfin je l’aimais justement pour cela. Je vous hais d’une haine
animale, inextinguible, très relativement injuste, très relativement car surfer
sur des sites de rencontres « sérieuses » (ou de cul) risque de vous
faire pêcher des prétendants qui vous racontent qu’ils sont seuls, si seuls, (c’est
terrible), séparés (presque, flou artistique) ou que leur bonne
femme est… (re flou artistique, en gros, une mégère)… alors que recto verso ils
lui assurent qu’elle est le soleil qui illumine leur vie, qu’ils ne peuvent
vivre sans elle… et que votre histoire, à supposer qu’ils la lui aient avouée
(parfois, forcés, trois ans après) n’est qu’un trompe temps sans aucune importance
relié à la solitude ou à une relation difficile avec elle (!) qui les peine
tant, (là, il faut les plaindre, sortez les mouchoirs) en somme c’est de sa
faute à elle sinon jamais ils n’eussent…
etc..
Je
vous hais parce que vous baisez avec lui alors qu’il ne le peut avec moi,
forcément le préservatif n’est pas son truc, et, indépendamment des risques de
maladies (surtout lorsque l’on s’amuse sur ce genre de sites) j’ai une certaine
répugnance à voir une bite qui a trempé la veille dans un autre vagin ou bouche tenter de s’insinuer
telle que dans le mien, de même qu’on ne prête pas sa brosse à dent à moins de
l’avoir fait tremper dans de la javel puis passée au micro onde, ce qui avec
une bite n’est pas facile quoique ça me donne des idées. Je vous hais d’avoir
accepté ou suggéré ? avec empressement, après qu’il eût brûlé sa maison
car il est distrait, qu’il vienne poser ses valises chez vous et de l’avoir ainsi
engagé comme permanent lorsqu’il n’était que vacataire. Je vous hais d’avoir
saccagé ma vie avec une aimable désinvolture ou par calcul, d’avoir dix ans de moins
que moi (en eussiez-vous eu dix de plus, je vous haïrais sans doute pour cela..
quoique cela m’aurait peut-être donné l’espoir que vous mourriez avant moi) et
par ricochet en partie celle de mes enfants qui peinent presqu’autant, même si
j’ai longtemps caché cette souffrance au point de ne même plus venir à Paris, de
loin, elle était atténuée.
Je vous hais de ce que j’ai été formatée par une hussarde noire à la longanimité et de m’être crue plus forte que je ne pensais ; il faut se méfier des philosophes, des héros, de ceux qui se mettent à la place des autres, toujours, s’oubliant eux-mêmes, de ceux qui disent « ce n’est pas sa faute, c’est sa mère qui l’a conduit à haïr les femmes (ou plus exactement à la fois à les mépriser et à en avoir peur) car elle conditionnait son amour à sa ‘réussite’ en tout ce qu’il ne voulait ou ne pouvait pas réussir. Habitué à une pose permanente, un bluff, des cacheries constantes de ses failles… pour espérer être aimé quand il aurait pu l’être malgré ou à cause de celles-ci, sa vie est une vie de chien ou d'équilibriste en somme... une femme qui lui a aussi répété ‘méfie toi des femmes elles n’en veulent qu’à ton argent’ -qu’ils n’en aient plus eu du tout n’avait aucune importance, elle faisait de l’auto allumage-… »
Je vous hais de ce que j’ai été formatée par une hussarde noire à la longanimité et de m’être crue plus forte que je ne pensais ; il faut se méfier des philosophes, des héros, de ceux qui se mettent à la place des autres, toujours, s’oubliant eux-mêmes, de ceux qui disent « ce n’est pas sa faute, c’est sa mère qui l’a conduit à haïr les femmes (ou plus exactement à la fois à les mépriser et à en avoir peur) car elle conditionnait son amour à sa ‘réussite’ en tout ce qu’il ne voulait ou ne pouvait pas réussir. Habitué à une pose permanente, un bluff, des cacheries constantes de ses failles… pour espérer être aimé quand il aurait pu l’être malgré ou à cause de celles-ci, sa vie est une vie de chien ou d'équilibriste en somme... une femme qui lui a aussi répété ‘méfie toi des femmes elles n’en veulent qu’à ton argent’ -qu’ils n’en aient plus eu du tout n’avait aucune importance, elle faisait de l’auto allumage-… »
Oui,
il faut se méfier de ceux qui disent encore, « ce n’est pas sa faute, elle
a dû croire ce qu’il lui a raconté ou suggéré (car il ment par suggestion, là c’est
un as) » ou encore « ce n’est pas la faute de sa mère qui a été
mariée (plus exactement vendue mais avec son accord empressé) à un homme qui
avait le double de son âge avec pour job unique mais pesant de lui pondre fils sur
fils, (elle n’en a fait qu’un hélas) » un fils qui devait devenir à son
tour le chef et qu’elle considérait comme son mari à condition qu’il le méritât et elle plaçait la barre assez haut.
Ce n’est peut-être pas sa faute, celle du pauvre promu malgré lui, celle de la
femme au sourire couillon des sites de rencontre genre « dame avec maison
de campagne cherche monsieur avec permis de conduire, situation en
rapport » mais c’est moi en bout de chaîne qui morfle et ça, non. PLUS JAMAIS. Revenir
à Paris où je n’avais pas remis les pieds depuis plus de 4 ans a été un
électrochoc : la vision du réel n’est pas identique à son
évocation discrète, l’imaginaire floute les détails trop cruels, les
images vraies frappent à la gueule comme un marteau.
Je vous hais surtout [vous dont la mission est d'expliquer aux cas sociaux comment vivre avec 500 E/mois !! (lien)..] du superbe appartement où vous vivez (au tarif HLM si j’ai bien compris) dans un quartier que j’ai toujours considéré comme mien (eussiez vous habité ailleurs et eussiez-vous été militante, ce n’aurait pas été la même chose)... quand moi je vis (un choix en un sens, si l’on peut dire, j’écrirais plutôt un choix obligé, mais cela est une autre affaire qui ici n’a qu’une place évocative) dans une maison où je me chauffe au bois (je le coupe etc..) et où je n’ai actuellement pas d’électricité, où je vais puiser l’eau (glacée) au puits etc… cela n’est rien, mes ancêtres cévenols l’ont toujours fait et je ne suis pas mieux qu’eux au contraire… mais une maison où, lorsqu’il arrive (car il vient ou plutôt venait malgré tout) il m’agonit souvent de palinodies cruelles (il lui est impossible de vivre ainsi, dans une telle merde -exact, relativement- il ne comprend pas comment moi je le peux, je suis dégueulasse, il a besoin d'un minimum etc..) furieux parfois au point d’avoir demandé une fois, le premier soir de son arrivée, d’être raccompagné (puis au téléphone, recherché car souvent il varie).. Forcément, lorsque je vois ce que vous lui offrez, fût-ce au prix d'une double forfaiture, et ce que moi je peux lui donner, il n’y a pas photo comme on dit aux courses. Ma terre est belle cependant, ce doit être ce qui le motive, plus l’amour (sait-il seulement ce qui le motive ?) qu’il prétend éprouver pour moi (?) mais ça… car il ne ment pas vraiment, il y a simplement pour lui autant de vérités que d’instants, c’est juste à sa convenance, à son désir, pour obtenir satisfaction, et cela peut changer d’une seconde à l’autre car son désir aussi varie, il me voit, il m'aime, mais alors follement, ("je serai toujours à tes côtés") et la seconde d'après, il appelle pour le TGV; cela ne le gêne en rien de me déclarer son amour puis de « rentrer » comme il dit (chez lui en somme, c'est-à-dire chez vous) juste après… et re belotte le lendemain… C’est cela que j’ai vécu ces jours-ci et qui a outrepassé mes forces sans que je le prévoie, comme un coureur de fond claque d'infarctus au bord de la ligne d'arrivée. Si je rêve de vous dézinguer, c’est pour ne plus souffrir autant, un peu moins seulement.
Je vous hais surtout [vous dont la mission est d'expliquer aux cas sociaux comment vivre avec 500 E/mois !! (lien)..] du superbe appartement où vous vivez (au tarif HLM si j’ai bien compris) dans un quartier que j’ai toujours considéré comme mien (eussiez vous habité ailleurs et eussiez-vous été militante, ce n’aurait pas été la même chose)... quand moi je vis (un choix en un sens, si l’on peut dire, j’écrirais plutôt un choix obligé, mais cela est une autre affaire qui ici n’a qu’une place évocative) dans une maison où je me chauffe au bois (je le coupe etc..) et où je n’ai actuellement pas d’électricité, où je vais puiser l’eau (glacée) au puits etc… cela n’est rien, mes ancêtres cévenols l’ont toujours fait et je ne suis pas mieux qu’eux au contraire… mais une maison où, lorsqu’il arrive (car il vient ou plutôt venait malgré tout) il m’agonit souvent de palinodies cruelles (il lui est impossible de vivre ainsi, dans une telle merde -exact, relativement- il ne comprend pas comment moi je le peux, je suis dégueulasse, il a besoin d'un minimum etc..) furieux parfois au point d’avoir demandé une fois, le premier soir de son arrivée, d’être raccompagné (puis au téléphone, recherché car souvent il varie).. Forcément, lorsque je vois ce que vous lui offrez, fût-ce au prix d'une double forfaiture, et ce que moi je peux lui donner, il n’y a pas photo comme on dit aux courses. Ma terre est belle cependant, ce doit être ce qui le motive, plus l’amour (sait-il seulement ce qui le motive ?) qu’il prétend éprouver pour moi (?) mais ça… car il ne ment pas vraiment, il y a simplement pour lui autant de vérités que d’instants, c’est juste à sa convenance, à son désir, pour obtenir satisfaction, et cela peut changer d’une seconde à l’autre car son désir aussi varie, il me voit, il m'aime, mais alors follement, ("je serai toujours à tes côtés") et la seconde d'après, il appelle pour le TGV; cela ne le gêne en rien de me déclarer son amour puis de « rentrer » comme il dit (chez lui en somme, c'est-à-dire chez vous) juste après… et re belotte le lendemain… C’est cela que j’ai vécu ces jours-ci et qui a outrepassé mes forces sans que je le prévoie, comme un coureur de fond claque d'infarctus au bord de la ligne d'arrivée. Si je rêve de vous dézinguer, c’est pour ne plus souffrir autant, un peu moins seulement.
Il
faut se méfier des parfaits ou des gens qui visent la perfection, des
héroïques, de ceux qui comprennent tout, qui se croient plus forts que la mort, lorsque
la soupape saute, la pression accumulée est énorme. Qui veut faire l’ange etc..
Ce n’est de la faute de personne, oui, mais la pauvre conne (c’est ce que je
suis) a changé, comme il m’a dit, bouleversé, (et là c’est sûr, il était sincère)
« ce n’est plus toi ! Redeviens toi ! S'il te plaît!» et en effet ce n’est plus
moi et ça ne le sera jamais plus. « Moi » est morte définitivement, et
avec elle 25 ans de ma vie, c’est en quelque sorte un assassinat rétroactif de
moi qui s’est accompli, que j’ai vu s’accomplir en quelques secondes. « Moi »,
celle d’avant, celle qui l’a aimé malgré ou à cause de quelques problèmes
(impossibles à cacher ceux-là) que j’ai contribué à résoudre (en partie), qui a
ensuite subi son indifférence, un mari virtuel toujours ailleurs pour « ses
affaires », c’est à dire celle de sa « famille », de sa mère, au
Brésil et qui l’avais averti que j’avais besoin tout de même de « plus »,
plus de présence, plus d’amour. Il balayait ces « jérémiades » d’une forte
formule « sois raisonnable, voyons, j’ai MA famille, mes immeubles, je ne
puis les occulter, c’est comme ça, (sous entendu c’est à prendre ou à laisser) »…
jusqu’à ce que je
rencontre un homme que j’ai aimé et quitté tant sa douleur était immense (celle
de Didier le fut tout autant)… et là, soudain, comme c’est
curieux, il s’est mis à me coller, famille, immeubles, locataires, procès, pffftt, fini !
Jusqu’à qu’à nouveau etc… car il est fort ingrat, le bien qu’on lui a fait, la
supportation stoïque de certains problèmes siens (pas minces), une fois ceux-ci
résolus, est oubliée, du reste ses problèmes mêmes n’ont jamais existé ;
tel un poussah il redevient le bluffeur habitué au baisage de bottes, on croirait même
qu’il vous en veut alors, peut-être de trop bien le connaître et éventuellement
de parler, lorsqu’on bluffe, ça peut vous péter à la gueule, c'est toujours emmerdant.. Cela génère angoisse et problèmes. Pas d'amis, ou alors des gens exceptionnels, juste des relations, voire des courtisans (ça il adore). L'ennui est qu'il confond souvent. Il m'a écrit récemment que si je continuais, j'allais finir par le perdre (!) Sans rire. Même actuellement, il est un cadeau qu'il faut mériter.
D’où
ma fuite… et vous-même. Enfin, vous-même, je ne sais pas. En tout cas c’était bien avant ma fuite je pense,
(au fond, je ne sais pas trop, il ment avec un tel brio) une Elizabeth (?) également, car je crois qu’il y en eut plusieurs ; je les avais numérotées pour
faciliter, il y avait Elizabeth 1 ; Elizabeth 2 et Elizabeth 3.. mais
peut-être était-ce la même, la démultiplication des Elizabeth n’ayant été
qu’un leurre pour que je croie à des histoires minimes, ça je ne sais pas et au
fond je m’en fous? Oui la pauvre conne qui l’a tiré d’un pétrin et ensuite
s’est vue mise au rebut, et cela plusieurs fois de suite, qui a quitté un homme
qu’elle aimait aussi (et l’a broyé pour le préserver lui, le plus fragile des deux) à présent, a
changé ; je vous hais tous deux comme jamais et je ne vous lâcherai ni
l’un ni l’autre jusqu’à vous pourrir la vie comme vous avez pourri la mienne.
Je
n’ai certes pas votre entregent (j’imagine qu’il en faut pour vivre où vous
vivez au tarif HLM et de surcroît prendre des locataires) ni votre âge (en fait
j’ai 10 ans de plus je suppose, peut-être plus car sur les photos vous ne faites pas plus de 45 ? ans et j'en ai 65) ni certainement votre force (je ne puis, moi,
marcher très longtemps et cela depuis toujours, une sciatique actuellement
accentuée par un travail physique assez lourd ou reliée à l’hérédité) mais j’ai
une force bien plus grande et effroyable (pour moi) celle du désespoir où vous
m’avez conduite et celle-là, est irréfragable. C’est vous qui me l’avez
insifflée. (Je laisse la faute.)
Bien
à vous, comme on dit.
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