Blog-note

samedi 28 septembre 2013

Parents tueurs, le mythe et la réalité


Médée, magicienne, (qui tenait ses dons de Lydie), aurait égorgé ses six (?) enfants par désespoir amoureux (Jason, qu'elle avait pourtant sauvé au prix d'une trahison de sa propre lignée -elle lui avait donné la toison d'or d'où son exil par la suite-, peu reconnaissant, pour épouser la fille de Créon et devenir roi de Corinthe, l'avait répudiée. Une fois de plus, le mythe ne rend pas justice aux femmes, même si Jason y apparaît comme un assez triste personnage, limite maquereau. Cette démarche existe en effet chez les parents tueurs, mais les hommes y sont nettement sur représentés : il tuent pour atteindre leur femme qui est partie, souvent avec un autre. (Ils peuvent aussi procéder autrement, plus soft.) 

Les crimes du divorce

Il y a autant de type d'assassins d'enfants (j'entends de SES enfants) que de personnages. Celui qui tue "à la Médée" souvent n'a jamais été maltraitant et se suicide ensuite : il tue pour opérer un dernier geste contre sa femme/homme disparu/e. Les femmes le pratiquent aussi mais souvent ratent leur suicide ensuite volontairement ou non (elles ont en général moins l'habitude des armes.) Notons qu'on a parfois ici des crimes multiples: le père ou la mère tuent tous les enfants, jusqu'à six, comme Médée. (Lien 2, 3,4, 12)

Les crimes des lions
Tout autre est le cas des couples recomposés, qui arrive juste après, dans lesquels l'enfant est haï parce qu'il représente la vie passée de celui ou celle que l'assassin voudrait avoir pour lui seul. Une jalousie rétroactive que l'enfant focalise, surtout s'il ressemble à son géniteur. Ces crimes sont les plus hard car ils sont souvent précédés d'une maltraitance qui confine à de la torture. Ils ne concernent en général que l'enfant ou les enfants du conjoint. Ils s'effectuent la plupart du temps avec la complicité ou l'indifférence du parent biologique, (souvent la mère) qui ne veut pas voir.. y compris lorsque les scènes de torture ont lieu devant elle ou à côté... qui ensuite plaidera l'ignorance (cela peut parfois être exact, mais peu plausible) et chargera son conjoint. Les femmes se sentent alors plus épouses que mères et sacrifient leur enfant à l'autel de la bonne entente amoureuse.  (C'est le crime du lion qui pour conquérir une femelle, tue ses lionceaux afin de provoquer l'oestrus et assurer sa propre lignée.) Il arrive que celles-ci soient terrorisées par leur conjoint et elles mêmes battues ou ruées. ( Lien 5, 6, 7, 8)


Les crimes par jalousie

En ce cas, c'est l'inverse: l'enfant, trop talentueux, est jalousé par un de ses parents, souvent celui du sexe opposé mais pas toujours. Mal intégré dans son groupe familial, devenu bouc émissaire, il sera humilié, maltraité, chassé et dans le cas extrême, tué ou conduit au suicide. Voir le cas Anita.
http://fabricationmaladiepsy.blogspot.fr/2012/08/le-syndrome-de-stockholm-le-cas-lena.html

Les crimes de psychotiques

On échappe ici à tout scénario classique. Dans un cas, le père a tué avec la complicité de la mère (ou sous ses ordres selon son avocat) ses propres enfants pour leur assurer un voyage vers l'éternel, probablement en toute bonne foi (elle portait tatoué sur ses bras en lettres énormes les prénoms de ses six enfants.) La drogue ou l'alcool ont souvent un rôle déterminant. (Lien 1, 8)

Les crimes amoureux

Le couple vit dans sa bulle, souvent isolé, totalement, et se sent davantage amant que parent. Une folle passion. Les enfants dérangent et on se débarrasse de tout ce qui dérange... (ex mari, mari, femme, ou enfants) à l'exemple de MHL et de son compagnon qui, de leur propre aveu, passaient trois à quatre heures par jour à faire l'amour et qui aurait tué leurs enfants (ou plus exactement les enfants de la femme) pour être plus tranquilles. 

Les dénis

Cela revient de plus en plus; incompréhensible, sans doute, mais cela existe. Les meurtres sont alors multiples.. suivis de congélation dans ces cas, bien souvent. Comme si la mère ne pouvait se résoudre à perdre totalement le résultat de son corps. Ces femmes sont de tout niveau social. Combien sont ignorés? Un nouveau né s'élimine plus facilement qu'un enfant déjà enregistré à l'état civil.

Les crimes légaux

Un enfant est rejeté, laissé à l'abandon, stigmatisé, non soigné, (sans pour autant être vraiment maltraité physiquement) souvent parce qu'il représente une honte pour une famille au dessus de tout soupçon (handicapé, né d'inceste, adultérin, naturel, ou seulement une charge insupportable..) Il se peut que les autres soient normalement investis et même parfaitement éduqués (voir le cas Anita.) La mort peut survenir par accident, (on a exigé qu'il aille chercher de nuit un objet lourd qui l'a entraîné au fond d'un ravin.. qu'il aille faire les commissions le soir en passant par un terrain vague dangereux où il s'est fait agresser), de maladie (personne ne s'est soucié de ses maux de ventre et l'opération a été trop tardive).. et peu de médecin investigueront, surtout dans les campagnes.

Les profils


Il n'y en a pas, voir vidéo. Certains sont des visages d'ange, (MHM, avec son allure de vamp, qui lui sera reprochée, arrivant à son procès en star, impeccablement maquillée, coiffée, habillée, souriant aux shot des journalistes) c'est souvent le cas, d'autres semblent usés, peu conviviaux (mais les images ont été en général prises lors de leur arrestation ou procès, ce qui n'arrange personne.) Une constante : l'isolement de la famille, quel que soit le milieu social et les raisons (déshérence économique, passion amoureuse, maladie..)



Monde de folie? Oui. Mais qu'est-ce qu'être normal? Certain parents assassins élaborent un scénario assez habile (pas toujours) pour expliquer la "disparition" de l'enfant, alertant les médias et jouant assez bien la comédie devant les caméras, reprochant sa lenteur à la police etc.. (lien 9, 10, 11.) On ne peut les taxer de déséquilibre, de "folie", même si leur histoire parfois tient mal. Leur niveau intellectuel n'est sans doute pas le même dans tous les cas. Beaucoup ont une vie extérieure qui, même pauvre, semble normale.


Ces cas extrêmes sont intéressants parce qu'il révèlent le début du tracé de "la flèche du désamour", qui passe par l'indifférence, l'agacement, la haine, la perversion (même blanche, sans violence physique), le rejet "franc", la manipulation (on prétend virer l'enfant parce qu'il est insupportable.. ce qui parfois peut être exact mais provient justement de ce qu'il subit telle cette mère infanticide qui affirme avoir tué son fils "parce qu'il était gros et paresseux")... Ces parents là, eux, vont jusqu'au bout, poussent le tracé jusqu'à l'endroit où il va logiquement, la disparition (ici, mort) de l'enfant de leur horizon. La majorité des enfants tués le sont par leurs parents ou par un proche (concubin/e d'un parent). Notons que sur un crime reconnu, combien demeurent ignorés? Si le mari de VC n'avait pas ouvert le dernier bac du congélateur, ce qu'il ne faisait jamais, sa femme, ménagère émérite, se chargeant de tout ce qui avait trait à la maison, (ou s'il n'avait pas parlé) qui aurait pu se douter? Il existe aussi des meurtres impunis et impunissables (comme le fait de pousser un enfant au suicide, voir le cas Anita, lien)

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