Blog-note

vendredi 12 décembre 2014

Les MPN : deux types distincts de handicapés

Je dirais que les MPN sont de deux types, non équivalents -bien que se renvoyant l'un à l'autre-  handicapés des affects et handicapés de la morale. Le premier peut être culturel donc ACQUIS et labiles, "guérir" puis revenir en force- ; il est des milieux où on enseigne aux enfants directement ou non dès leur plus jeune âge que les faibles sont à exploiter, à la limite pas vraiment des hommes, c'est la condition de la réussite, ça va de soi et n'a pas à être discuté. IL Y A "NOUS" -les seigneurs- ET LES AUTRES -pour nous servir-. C'est LA règle, LA valeur. L'enfant apprend donc à obérer ses affects puis à les annuler, vis à vis de certains au départ en ensuite de -presque- tous : il ne veut pas être au ban de son entourage. Il peut y avoir un embellie -un amour vrai- mais provisoire, qui cessera à la première anicroche. Soudain, l'être aimé se met alors à faire partie des "autres", de ceux que l'on se doit d'utiliser. Or dans un groupe, s'il y a UN seul MPN, tous en seront affectés et en définitive, le deviendront plus ou moins, c'est la multiplication des paons (des pains! ) de la Bible.


Ces handicaps le servent : en règle générale, même s'il est d'intelligence très moyenne, le MPN "réussit" fort bien dans la vie : argent, carrière, notoriété, entregent, relations -superficielles et utiles car il n'a pas d'amis véritable, ne se livre jamais donc n'est parfois pas très charismatique, on sent vaguement en lui quelque chose qui dysfonctionne sans pouvoir mettre un nom dessus-. C'est normal : ses actes n'étant jamais obérés par la retenue morale qui empêche de mal faire, il peut "tout", les autres ne l'intéressent pas. Et leur peine, s'il en a conscience, pas davantage, -ou il en jubile- si ça le sert
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Le premier handicap -des affects- peut être culturel donc ACQUIS -et peut varier ensuite dans le temps, "guérir" puis revenir en force- : il est des milieux où on l'enseigne aux enfants directement ou non, dès leur plus jeune âge que les faibles sont à exploiter, à la limite pas vraiment des hommes, condition de la réussite, ça va de soi, une règle qui n'a pas à être discuté. Même si cela n'est pas explicite, c'est tous les jours acté devant eux. C'est LA valeur. IL Y A "NOUS" -les seigneurs- ET LES AUTRES -pour nous servir-. [Une "excellente" mère dira par exemple devant ses enfants : "Je vais la renvoyer -la "bonne" toute dévouée depuis longtemps- elle est malade, peut-être même enceinte, quelle horreur, j'en enfin trouvé une autre mieux... et puis elle n'ira pas se plaindre, c'est une kurde.."] Si la mère chérie le fait, C'EST QUE CELA DOIT SE FAIRE. Les enfants apprennent donc à obérer leurs affects puis à les annuler -pour ne pas trahir ou paraître imbéciles et être mis à l'écart des "NOUS", des parents surtout-. Il peut y avoir un embellie provisoire plus tard reliée à l'amour mais qui cessera à la première anicroche. Réflexe conditionné, l'être aimé retourne aussitôt dans la case "autres", celle de ceux que l'on doit utiliser, c'est à dire l'ensemble des humains ou presque. Or lorsque dans un groupe il y a UN seul MPN, tous risquent ou en seront contaminés, y compris les victimes, -ce qu'ils sont plus ou moins tous-  et en définitive le deviendront peu ou prou. C'est la multiplication des paons (des pains! ) de la Bible. Même en cas d'amour, l'être aimé devra s'aligner au consensus. Le MPN es un intégriste : il ne connait pas la demi mesure, il "aime" -si ce mot peut avoir un sens pour lui-, mais exige l'adéquation totale, pire, il ne l'exige même pas, elle va DE SOI ; l'être aimé est "lui", membre de son "tout" et doit fonctionner pour lui/eux. L'inverse? Cela ne lui vient jamais à l'esprit. Il reprend la formule biblique : "Qui n'est pas avec moi est contre moi"... mais il ajoute "qui n'est pas avec les "miens" est également contre moi." Il reste cependant déchiré, versatile, tantôt aimant tantôt haïssant... jusqu'à ce que la haine -ou l'indifférence- l'emporte si l'autre ne cède pas*. Il n' "aime" -ou plus exactement ne consent à vivre avec- que les esclaves. [Sur ce plan, il se rapproche de l'handicapé moral.] Car le MPN de ce type, quoiqu'on en dise, souffre malgré tout de l' "ascétisme" imposé par son milieu -annuler ses affects lui pèse parfois, même si socialement une telle restriction est remarquablement efficace. C'est pourquoi il aime se garder un jardin secret [c'est l'être aimé qui le symbolise -comme un arbre, une plante verte- sans qu'il ait le droit de bouger. Un symbole ne bouge pas.]



Le handicap des affects génère donc logiquement le handicap de la morale : si l'autre n'existe pas comme alter ego, on peut tout se permettre contre lui. Et ça marche.

Le MPN handicapé de la morale est d'emblée est indifférent à toute émotion, compassion, enthousiasme et/ou admiration devant l'autre ou UN autre. Lui seul vaut et prévaut. Là, on est proche de la psychose et cela semble inné. Ce sont des êtres désincarnés, hors monde, sis dans un univers où tout est permis, plus exactement où tout LEUR est permis et dû. [Il sont en quelque sorte d'éternels enfants, tel celui qui criait le matin avec impatience et colère vers la fenêtre : "Soleil, lève toi !!"... des enfants pour qui seuls existent leur ego et éventuellement celui de ceux qui le servent, tout puissant y compris devant les éléments... Un autre exemple est celui de cet homme, accusé d'avoir assassiné sa femme dans des conditions particulièrement atroces, qui, après avoir longuement glosé sur les défauts de la malheureuse alors qu'on attendait de sa part une demande de pardon avant la délibération des jurés, a eu ce mot de la fin, "magnanime" : "mais maintenant je lui pardonne"... n'ayant visiblement pas COMPRIS ni envisagé une seconde que c'était de lui qu'on exigeait qu'il demande pardon (!)] Le handicap moral plus envahissant, plus "générique" génère lui aussi le handicap des affects (mais l'inverse on l'a vu n'est pas totalement vrai.) 

* Il n'est pas tout à fait innocent que mon ex se soit soudain mis à réussir sans fautes une carrière de cadre sup qui -de son point de vue- "stagnait" un peu -de son fait, il s'en foutait complètement- au moment où il s'est totalement détaché de moi. Libre enfin ! de redevenir le fils Idde, celui qui peut et à qui tout est dû... et qui va brillamment naviguer dans les intrigues, les combines, devenu le fils putatif d'un Important sympa qui lui mit le pied à l'échelon supérieur etc... Dont acte. Pas innocent non plus si après avoir "fait" le militant gauchiste extrémiste -j'écris bien avoir FAIT- il s'est sans ambages ni la moindre gêne coulé dans le moule du grand bourgeois à la fois coincé, conformiste sans souffle, courtisant de gratin et hautain envers la vermine : puérilement fier de sa "réussite" au point de me lancer ces paroles historiques inconcevables autrefois dans sa bouche, envers quiconque mais a fortiori envers moi : "tu n'es qu'une minable ratée parasite jalouse bla bla et [bla bla tes revenus sont tels que] TU NE COMPTES PAS.." Vertige, impression vague que ce n'était pas lui qui parlait... qu'il s'était en quelque sorte comme par un funeste "miracle" glissé dans son apparence quasi intacte un odieux abruti de la veine de ceux dont nous nous moquions cruellement autrefois de concert. Le mythe d'Utter Pendragon mais hélas à l'envers : Utter, roi de Cornouailles, amoureux d'Igerne -qui malheureusement pour lui est résolument fidèle à son mari Gorlois-, suppliant Merlin de faire en sorte qu'elle l'aime...obtient enfin de celui ci qu'il lui donne pour un soir l'apparence de Gorlois, d'où la nuit échevelée que l'on imagine.. au cours de laquelle sera conçu Arthur-. Le mythe du Saint Esprit version celtique, plus poétique... et plus humaine.)




 

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