Réclamant un statut de fonctionnaire, entre autre,
et là ça ne va pas.
Politiquement peu correct tant pis: comment peut-on exiger un statut de fonctionnaire (pas le pied, mais c'est toujours ça) lorsqu'on est nommé directement par les chefs d'établissements et à leur bon plaisir comme c'est très souvent le cas dans le privé? En province, on a la femme du notaire (qui parle un peu anglais), l'ami du directeur (qui peint à ses heures perdues), un conseiller municipal musicien et quelques chaisières (parfois calées certes) comme prof de langues, dessin, maths et musique.. et philo, je vous jure que ce n'est pas une blague. Le niveau? Nul. J'ai autrefois fait passer le bac (l'oral) et constaté que toute la partie du programme relative à "droit, justice et liberté" n'avait pas été traitée. Oubli fâcheux. J'ai dû les étaler tous -ça ne m'était jamais arrivé.-
Alors? Pourquoi payer pour un service de moindre qualité que celui qui est gratuit? Pour ne pas se retrouver, je cite, "avec tous les bougnouls du coin." Point. Ce qui est drôle est qu'il y a aussi quelques arabes et gitans -peu nombreux- dans ces boîtes, qui peuvent tenir le même discours -les uns contre les autres et vice versa-.. et qui sont admis, parfois même avec petite ristourne si le gamin est gentil et bosseur, deux par classe -pas plus-, ça fait déco pour dire qu'on n'est pas raciste pour deux ronds.
N'est-ce pas encore renforcer les injustices entre les deux "corps" que de fonctionnariser les profs du privé ? Cela ne revient-il pas à faire du privé, catho par exemple, une sorte de "ministère bis" avec les mêmes prérogatives mais sans le contrôle et la garantie que représente une instance laïque? Un prof du public par exemple subit souvent lors de sa première nomination (après concours) des mutations éprouvantes et durables, c'est du reste la raison qui fonde certains à opter pour le privé, plus tolérant... plus népotiste mais moins exigeant quant aux qualifications. Avec évidemment le risque que l'on court lorsque son travail est soumis au bon vouloir de telles relations, tel diocèse; de fait, ils font rarement grève et manif, se syndiquent peu... et leur enseignement (en philo par exemple) dans certains établissements, pèche, mais alors carrément : ils sont aux ordres. Note: en 25 ans d'enseignement de la philo dans le public, jamais personne ne m'a censurée, n'a contrôlé le contenu de mes cours: j'ai toujours été totalement libre. Si bien que leur conférer un statut de fonctionnaires, si minable soit-il, semble porte ouverte à une privatisation généralisée qui mettra au pas l'enseignement, les profs, j'entends au pas de l'église ou de congrégations religieuses quelles qu'elles soient déjà largement subventionnées et de plus, rémunérées par les élèves ou plutôt les clients.. et évidemment plutôt marquées droite trad..
Car bon sang, "privé" veut dire "entreprise", "bénéfices", "patrons" et "salariés" (exploités? soit et en effet on peut les défendre sur ce coup) et "clients", c'est à dire l'exact opposé de l'école gratuite pour tous. C'est un choix que certains profs ont fait par opportunisme ou idéologie et que d'autres ont refusé, acceptant le prix, cher (exil définitif parfois) et il est anormal que les uns exigent, pardonnez la formule, le beurre et l'argent du beurre, surtout lorsque leur choix signifiait aussi d'enseigner aux plus favorisés dans des boîtes où la caste prime souvent sur le niveau.
Note : on n'imagine pas les ravages qu'ont pu faire ce genre d'établissements chez les jeunes, souvent en province -ici dans le midi-, surtout les filles, conditionnées à la soumission hiérarchique, à la courtisanerie et parfois à la honte de leur milieu social. Ainsi une jeune fille prétendait-elle que son père ouvrier venant la chercher avec une voiture hors d'âge était le jardinier.. Cela ne date pas de 100 ans mais d'hier et c'est celui-ci qui me l'a raconté comme une bonne plaisanterie.. pour défendre la boîte privée où sa femme (portugaise et issue d'un sous prolétariat analphabète) avait mis leur fille ! (afin sans doute qu'elle fréquente le gratin ou ce qu'elle croyait naïvement l'être.)
Mais voilà, le haut-de-sauce ne déroge pas volontiers et ne se laisse pas infiltrer sans réticence: il exige toujours allégeance en infligeant régulièrement aux impétrant/es quelques petites blessures d'amour-propre subtiles mais cruelles. Normal sinon ce serait trop facile : ainsi pour un anniversaire chic, les invitées en nombre avaient-elles été sélectionnées en "premium" (qui avaient droit d'entrée et de s'empiffrer) et "autres" qui devaient rester devant le jardin. Parfois une privilégiée apportait discrètement une part de gâteau à une copine dehors! Là aussi, c'est la mère (portugaise) de la gamine qui, voulant démontrer que Sainte-Truc n'était pas si snob que le prétendaient des esprits chagrins, avait souligné avec fierté que sa fille avait été admise parmi les "élues."* Subventionner ça? Déjà ça fait mal, surtout quand on voit le peu de moyens de certains lycées publics de banlieue. Mais fonctionnariser ceux, qu'ils le veuillent ou non, qui portent ce système, non tout de même.
* Sur le mode cocasse que voici : "Mais non Sainte-Truc n'est pas snob, Cristelle a même été invitée et en "premium" ! (explication) par la fille Dubric -c'est sa meilleure amie !-... oui, Dubric, tu sais bien qui c'est tout de même... (non) Dubric, voyons, les fosses septiques hors format, ils fournissent tous les hôtels et les abattoirs de la région (!) des gens très simples en fait, qui ne s'en croient pas du tout etc.." La fille "des" fosses septiques géantes... à quoi mon fils hilare rétorqua : "je vois, c'est quelqu'un de très carré!"
Note : on n'imagine pas les ravages qu'ont pu faire ce genre d'établissements chez les jeunes, souvent en province -ici dans le midi-, surtout les filles, conditionnées à la soumission hiérarchique, à la courtisanerie et parfois à la honte de leur milieu social. Ainsi une jeune fille prétendait-elle que son père ouvrier venant la chercher avec une voiture hors d'âge était le jardinier.. Cela ne date pas de 100 ans mais d'hier et c'est celui-ci qui me l'a raconté comme une bonne plaisanterie.. pour défendre la boîte privée où sa femme (portugaise et issue d'un sous prolétariat analphabète) avait mis leur fille ! (afin sans doute qu'elle fréquente le gratin ou ce qu'elle croyait naïvement l'être.)
Mais voilà, le haut-de-sauce ne déroge pas volontiers et ne se laisse pas infiltrer sans réticence: il exige toujours allégeance en infligeant régulièrement aux impétrant/es quelques petites blessures d'amour-propre subtiles mais cruelles. Normal sinon ce serait trop facile : ainsi pour un anniversaire chic, les invitées en nombre avaient-elles été sélectionnées en "premium" (qui avaient droit d'entrée et de s'empiffrer) et "autres" qui devaient rester devant le jardin. Parfois une privilégiée apportait discrètement une part de gâteau à une copine dehors! Là aussi, c'est la mère (portugaise) de la gamine qui, voulant démontrer que Sainte-Truc n'était pas si snob que le prétendaient des esprits chagrins, avait souligné avec fierté que sa fille avait été admise parmi les "élues."* Subventionner ça? Déjà ça fait mal, surtout quand on voit le peu de moyens de certains lycées publics de banlieue. Mais fonctionnariser ceux, qu'ils le veuillent ou non, qui portent ce système, non tout de même.
* Sur le mode cocasse que voici : "Mais non Sainte-Truc n'est pas snob, Cristelle a même été invitée et en "premium" ! (explication) par la fille Dubric -c'est sa meilleure amie !-... oui, Dubric, tu sais bien qui c'est tout de même... (non) Dubric, voyons, les fosses septiques hors format, ils fournissent tous les hôtels et les abattoirs de la région (!) des gens très simples en fait, qui ne s'en croient pas du tout etc.." La fille "des" fosses septiques géantes... à quoi mon fils hilare rétorqua : "je vois, c'est quelqu'un de très carré!"
Tissu de généralités motivé par un parti pris évident.
RépondreSupprimerVous confondez allégrement "privé" et "privé sous contrat".
RépondreSupprimerEt vous n'avez jamais foutu les pieds dans un privé. Ca se sent. Ou alors, le privé bobo parisien.
J'ai enseigné 25 ans (dans le public) et c'est un domaine que je connais particulièrement bien pourtant. Je parle au contraire surtout du seul "privé" que je connaisse -pour avoir eu des amies qui y étaient scolarisées- c'est dans le Midi et non à Paris. Je ne connais (professionnellement s'entend) le privé (ou du moins UN ou deux établissements catho privé) que pour avoir fait passer l'oral du bac (en philo).. ce dont je parle dans mon article : il leur manquait un tiers du programme, le plus intéressant (sans doute trop connoté) "droit, justice, liberté". Vous avouerez que c'est fâcheux. Ca leur semblait tout naturel, la philo, bof..
RépondreSupprimerJ'ai enseigné 25 ans (dans le public) et c'est un domaine que je connais particulièrement bien pourtant. Je parle au contraire surtout du seul "privé" que je connaisse -pour avoir eu des amies qui y étaient scolarisées- c'est dans le Midi et non à Paris. Je ne connais (professionnellement s'entend) le privé (ou du moins UN ou deux établissements catho privé) que pour avoir fait passer l'oral du bac (en philo).. ce dont je parle dans mon article : il leur manquait un tiers du programme, le plus intéressant (sans doute trop connoté) "droit, justice, liberté". Vous avouerez que c'est fâcheux. Ca leur semblait tout naturel, la philo, bof..
RépondreSupprimerJ'ai enseigné 25 ans (dans le public) et c'est un domaine que je connais particulièrement bien pourtant. Je parle au contraire surtout du seul "privé" que je connaisse -pour avoir eu des amies qui y étaient scolarisées- c'est dans le Midi et non à Paris. Je ne connais (professionnellement s'entend) le privé (ou du moins UN ou deux établissements catho privé) que pour avoir fait passer l'oral du bac (en philo).. ce dont je parle dans mon article : il leur manquait un tiers du programme, le plus intéressant (sans doute trop connoté) "droit, justice, liberté". Vous avouerez que c'est fâcheux. Ca leur semblait tout naturel, la philo, bof..
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