Blog-note

vendredi 25 novembre 2011

Journée des femmes, en Egypte aussi*. Le Post et le féminisme, un verre oui, mais deux, bonjour les dégâts

Ne pas dépasser la dose prescrite, trop peu de féminisme, ça fait vraiment ringard, mais trop, ça ne va pas, il faut juste la bonne dose. D'où censure.

1 Voici un commentaire mien censuré de cet article (lien) du Post qui déplorait l'infonction (je laisse la coquille) l'injonction faite aux femmes journalistes par leurs confrères de "Reporters sans frontières" de couvrir l'actualité en Égypte après le viol de deux d'entre elles. Selon ces donneurs de leçons, c'est trop dangereux et relève d'une certaine inconscience etc.. .

".. ce sont toujours les femmes qui sont culpabilisées quoiqu'il arrive et à cela il faut réagir. Reste que le risque est majeur en ce moment en Égypte où il y a peu de femmes voire pas du tout dans les rues, c'est du reste pour cela qu'il faut saluer le courage d'Aliaa Elmadhy (lien.) Et sur un registre marrant, on a aussi : "Que faisait-elle à onze heures du soir au bar du Centre, la grosse qu'elle avait juste 18 ans?"  (lien)" Est-ce la mention d'Aliaa qui a choqué?

2 Je fais donc juste après, moi-même, un très bref article (lien) que voici :
"Pour les effrayés autant par la violence faite aux femmes que par sa dénonciation, cette phrase d'Elie Viesel : "le bourreau tue deux fois, la première par les armes et c'est sa faute, la seconde par l'oubli et la lâcheté -ou la censure-  et  c'est la nôtre" (lien). Par exemple, en protestation de la honte faite aux femmes de leur corps par tous les intégrismes tartuffes qui soient, une jeune égyptienne a réagi à sa manière en se présentant nue sur son blog. C'est tout. Et c'est assez. Un geste qui passe outre le logos, très fort, remarquable. A suivre de près, de très près (lien)." A suivre, pas censuré pour l'instant bien que la même chose approximativement ait été coupée en commentaire.


Atlas, portant la terre sur la tête

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3 Et dans la foulée, j'ajoute un autre commentaire au même article: "C'est lorsqu'on a peur ou qu'on vous l'inculque fût-ce de bonne foi, que la répression a gagné: on s'auto censure, acte et paroles: le pouvoir n'a même plus à bouger la baïonnette c'est nous qui effectuons le travail à sa place. Exemple en Iran (lien avec "femmes d'Iran.)" A suivre. Alors? Féministe, le Post? Oui mais pas trop, comme on a pu le voir lors de l'affaire DSK. Juste la dose admissible. D'Aliaa, il ne faut pas -trop- parler, du moins dans les commentaires (lien). Ça peut fâcher.

4 C'est donc bien Aliaa qui est "en cause" semble-t-il: voici un autre commentaire à présent qui pointait vers son blog censuré, le troisième donc. C'est au sujet de Taikedine qui va être poursuivi pour fraude fiscale.. car il ne paie pas d'impôts, évidemment avec la complicité des potes, Koko and co. "Nous sommes dans un état quasi ploutocratique. Pendant ce temps, certains vivent avec 900/mois. Mais "ce sont les esclaves qui font les tyrans au moins autant que les tyrans les esclaves" et c'est à nous de changer les choses en somme (lien avec le blog d'Aliaa)." Censuré ! Moralité, on peut parler d'elle une fois, deux éventuellement mais pas trois. J'ai dépassé la dose admissible.

 

jeudi 24 novembre 2011

Ce qui importe dans le discours, c'est ce qu'il ne dit pas

Le "post" en ce moment a le coup de ciseau facile surtout sur les commentaires. Je collige donc systématiquement les morceaux choisis ou plutôt "déchoisis" dans ce blog (avec astérisque pour ceux qui ont été coupés), ou dans celui-ci (lien) formé exclusivement d'articles ou notes coupés, étant entendu que "ce qui est important dans le discours, c'est ce qu'il ne dit pas" (Lacan) ou qu'il ne faut pas dire (lien avec l'article du post).

mardi 22 novembre 2011

Le combat de chefs, essai à partir de la corrida


Le toro qui se bat contre le cheval ne sait pas qu'il est un jouet pour l'homme à paillettes qui s'agite devant lui avec son foulard rouge vibrant qui se dérobe et l'aveugle; il fonce sur la muleta sans voir que celui qui le blesse, cachant son épée sous la hampe, celui qui la manipule, c'est l'homme. Puis il comprend, le jeu est truqué, c'est ce pantin virevoltant autour de lui pour faire le beau qui le meurtrit et non le foulard ou le cheval. C'est sur lui qu'il faut charger, il n'en fera qu'une bouchée. C'est à ce moment précis qu'il est tué (lien).

Machisme et politique*

Propos de comptoir d'Assemblée




Chichi sur Koko : "J'aurais dû l'écraser en lui marchant dessus du pied gauche, ça m'aurait porté bonheur."

Dominique de Villepin sur Chichi :"Une dissolution ratée, une législature ratée et un référendum perdu. Tu parles d'un cv ! C'est grande gueule et petites couilles."

"Pourquoi ne pas régler votre problème avec Nicolas Sarkozy de mano a mano?", réponse de Villepin : "Ma maman m'a toujours dit : on ne frappe pas les plus petits que soi."

Bayrou : "Borloo, ça s'écrit B-O-R-L double zéro".

Jospin sur Tapie : "une boursouflure provisoire."

Seg sur Bayrou qui refuse un RV : "Il m'a fait l'impression de l'amant qui craint la panne." 

Ici aussi !
Stoléru sur Dassault, maire à 94 ans : "Il sera candidat à l'Assemblée nationale jusqu'à sa mort. Après, il se présentera au Sénat."
Clémenceau sur Félix Faure : "Il a voulu vivre César et il est mort Pompée." 

dimanche 20 novembre 2011

Le post pas trop en forme

Trois commentaires d'un coup dans la sciure, une première. Et pourtant je n'avais absolument pas dit de Strausskhaneries comme ça peut m'arriver pour me détendre. Je vais migrer vers d'autres cieux.

Où on reparle des valises*

Copé, Taikedine, Hortefeux
Jean-François Copé, le patron de l'UMP, a-t-il reçu sur un compte en Suisse de l'argent liquide de Ziad Takieddine comme l'assure un témoin qui affirme "avoir été contacté" par des proches du maire de Meaux qui "souhaitaient avoir des renseignements sur l'ouverture de ce compte" de Jean-François Copé. L'argent liquide concernerait son appartement ou sa rénovation". Les travaux, on sait ce que ça coûte! Celui-ci dément, s'indigne, l'"éventuel" compte suisse est celui de... sa sœur qui l'a ouvert pour y placer un peu d'épargne de précaution, de l'ordre de 15.000 E. Il a été fermé deux ans plus tard. Le "témoin, il veut juste dire du mal" (Le Monde.) Jean-François Copé déjà cité dans le dossier Karachi en raison de ses rapports avec Ziad Takieddine avait cependant admis avoir reçu de celui-ci des cadeaux dont une Rolex*, et des documents de Mediapart le montrent avec lui en vacances sur son bateau (photo).

* Note: le prix SVP de la Rollex? 

mercredi 16 novembre 2011

Lettre ouverte à toutes les fames bouffouées*


Suite de "un homme blessé" ou lettre ouverte à toutes les fames  femmes bouffouées   baffouées (lien)


 


(Lien avec l'article du Post) C'est le coup classique, ma chère, même sans vos moyens et votre charme -mettons- on a toutes connu ça, ils passent du macho "hard" lorsqu'ils se sentent sûrs d'eux ["je fais ce que je veux"] au macho "soft" lorsqu'ils voient que ça risque de tanguer ["mais c'est toi seule que j'aime tu le sais bien"] pour aboutir au petit garçon blessé quand ils devinent l'issue inéluctable ["c'est mon enfance, je suis malade, je n'ai plus que toi et sans toi je ne peux plus vivre.."] Affligeant si la "source" du post dit vrai. Ne vous en faites pas, ils se remettent toujours, des poires comme vous/nous, il y en a d'autres, allez et en général ce sont de grands spécialistes du presse citron. J'en ai un plein tiroir, au même âge que vous, savez-vous et redite je n'ai pas vos moyens. Just do it !

Redite: les femmes bouffouées (je laisse la coquille), maltraitées etc n'ont souvent pas le profil que l'on imagine (lien avec "femmes avenir").

mardi 15 novembre 2011

Aliaa Elmahdy, un courage hors norme




La photo est un montage évidemment, à partir, re évidemment, de la Bible (le Cantique des cantiques). Relisez ou lisez, ça se trouve partout y compris à l'église du coin ou demandez à un curé qui traîne, c'est vêpres tout à l'heure, ou à un rabbin mais là ça craint peut-être (Le Cantique de Salomon se trouve dans la Torah que les chrétiens appellent l'Ancien testament, livre commun aux deux religions) voire à un imam avec précautions (l'islam, religion très tolérante,-et prosélyte!- reconnaît Christ comme un prophète parmi d'autres.) La seule chose à reprocher à Aliaa sont ses bas à papillons extrêmement difficile à détourer, la prochaine fois, STP, prends une couleur unie, ça économisera mes yeux..

Une jeune égyptienne, Aliaa Elmahdy (lien avec... l'original -et le blog vidéo-, original que tout le monde a sans doute!) a ainsi accompli un geste courageux dans un pays à forte majorité musulmane et où les mouvements intégristes risquent de monter en pression, se présentant nue sur son blog. Tout simplement. Étant donné le buzz autour de cette affaire, on peut constater qu'elle a d'ores et déjà fait davantage pour que les choses bougent que des centaines d'articles, de thèses et blogs parfaitement documentés, écrits léchés etc.. bravo. Elle appartient à la mouvance laïque écolo -végétarienne- et son compagnon a déjà fait de la prison pour dissidence. Affaire à suivre de très près. Un immense bravo. Just do it. Je l'ai fait, quand faut y aller, faut y aller (lien).

dimanche 13 novembre 2011

Antisémitisme, le gang des barbares... et la suite



La victime, la vamp, le pacha du harem 

Le scénar. D'abord il y a un jeune homme juif-mais-pas-riche simple, heureux de vivre, mort après un mois de tortures du fait de ses kidnappeurs qui l'avaient choisi selon l'équation mortifère pérenne juif=argent= gibier (!), puis celle qui l'attira dans ce piège atroce, une OHQ [ouvrière hautement qualifiée] de l'allumage venue du pays des tchadors, Yalda qui, après le procès au cours duquel, toilettée par son avocate, elle présentait l'image d'une ado timide, réenfile aussitôt sa panoplie de sex-bomber-accessoires-effets-spéciaux bouche siliconée trois couches de gloss écarlate, décolleté "pigeonnant", yeux charbonniers sur tartine de mascara au paraben, panty-licra -la fibre élastomère, pas la "Ligue contre le racisme"- et tout le toutim... [la Favorite] qui récidive en prison.

Puis un petit fonctionnaire plat incolore inodore et sans saveur sur talonnettes mais portant haut casquette, époulettes -je laisse la coquille-... qui adore son métier si riche en contact humains. [le Sultan]. Un gardien profitant de l'aubaine... [le Vizir]. Quatre "Gözdes" et trois "Ikbals" réservistes en cellules spéciales avec promo si plus d'affinités (!) [l'écurie du Sultan et du Vizir, les autres prisonnières.]=> Un scénar de film X à quatre sous, sordide, visqueux, la vie de prison, quoi, il parait qu'il n'est pas illégal de favoriser un/des détenu/es s'il n'y a pas de deal sexuel (!) à la clef.. sans rire, autant demander à un canard devant un étang de ne pas pécher. Il suffit d'être discret mais avec Carmen, la discrétion, José... Bravo aux courageuses [deux détenues qui furent sanctionnées !] qui ont eu le cran de révéler cette face cachée d'un lieu où on ne va pas volontiers, évoquant ici douloureusement la série TV anglaise. Ont-elles vu annuler leur transfert-punition pour une prison plus dure? On l'espère.

Une autre aberration, Tiffen Gouret, l'amie et recruteuse de Yalda, plus âgée et plus déterminée -elle n'hésita pas à "donner" à Fofana son propre ami afin qu'il l'enlève contre rançon-.. celle qui l'avait coaché et ensuite lui avait conseillé de se taire -si Yalda avait parlé, même tard, Ilan eût été sauvé- Tiffen donc a été mise dans la même cellule que sa séide, un traitement de faveur incompréhensible. Gageons qu'elle lui a encore appris beaucoup, 24 h. 24 en tête à tête, ça laisse du temps. C'était quoi l'histoire au fait?

Les pieds nickelés new season (lien)

Un groupe de jeunes typiques banlieues-échecscolaire-shitouplus-sexe-débrouille-bullage-PT a eu la brillante idée de kidnapper contre rançon "des juifs" (?) parce "qu'ils sont riches" (!)  une affaire si mal bidouillée qu'en s'y mettant à 20, ils n'ont réussi qu'à mouiller tout un quartier, massacrer un petit vendeur de téléphones qu'ils ont retenu pendant un mois sans aucun profit et évidemment à tous se faire serrer. Dans le casting de ces lumières, on trouve des gardiens d'otages, des tortionnaires, kidnappeurs, prêteurs de locaux, vamps ou rabatteuses de filles.. Le "cerveau" si l'on peut dire de cette bande de génies dite "gang des barbares" est un certain Fofana, antisémite. S'il n'y avait eu ce meurtre atroce, ils auraient pu faire des scénars de série comique. Quand on pense que Spaggiari ou Bauer, seuls et sans effusion de sang se faisaient une banque en 3 mn avec des millions à la clef! Le professionnalisme se perd.

La suite à présent

Cela n'existe pas le délit d'innocence? Ça devrait. L'administration pénitentiaire si tatillonne  lorsqu'elle codifie par règlement la vie quotidienne des prisonniers manque en revanche singulièrement du bon sens le plus élémentaire en ce qui la concerne elle-même, faire "garder" nuit et jour des femmes et parfois de véritables "OHQ" de l'allumage, bouclées dans la promiscuité que l'on sait, par un ou des homme/s jeune/s et en bonne santé, mais que voulez-vous qu'il advint, bons énarques qui aviez étudié lois et jurisprudences et nous en pondez comme poule des œufs? Et des mères, des épouses, désespérées en manque de leurs enfants, de leur mari, de leur mère prêtes à tout pour un téléphone, une puce, un parloir, une sortie? Dans de telles situations comment le dernier des Pécuchet ne sentirait-il pas l'âme de Soliman*? Le plus étonnant n'est pas ce couac [ndlr, un gardien est accusé d'avoir eu des relations sexuelles avec l’appât du gang des barbares] mais qu'il soit exceptionnel, ce qui pointe la conscience professionnelle de la majorité d'entre eux. Relations sexuelles par personne ayant autorité -éducateur, patron, prof,  parent, policier, prêtre- il devrait être en prison, le Magnifique, enfin, de l'autre côté.

Les harems des cours ottomanes, fortement hiérarchisés, comprenaient au sommet, vénérées et  toutes puissantes, les et surtout la Favorite appelées "Kadins" -ou concubines- si elles avaient eu au moins un enfant avec le Sultan, puis, venaient les "Ikbals" qui avaient eu ses faveurs au moins une fois, ensuite, les "Gözdes" -"dans l’œil"- qui avaient seulement retenu son attention, mises en réserve au cas où, les autres étant reléguées dans d'arrière-cours parfois sordides, en attente. Certains harems comprenaient jusqu'à 300 femmes dont le Sultan se souciait peu mais qui lui devaient fidélité et obéissance, punies de mort au moindre écart. Souvent dénoncées par les "en-titre" soucieuses au cas où, de faire le vide, ça ne vous rappelle rien? (lien avec le blog)

mercredi 9 novembre 2011

Chronique de la folie ordinaire

Capture d'écran du site Duggard
 
La "Firme", ainsi parait-il Diana appelait-elle la famille royale anglaise. En voici une autre. Michelle Duggard, 45 ans, souffrant depuis son 2ième bébé d'hypertension artérielle gravique -maladie grave qui fait courir un risque vital à la mère comme à l'enfant-, n'ignorant pas que les grossesses représentaient un danger pour sa santé et pour celle de ses bébés, en attend un 20ième. Sa 19ième, grande prématurée de 6 mois, ne pesait que 500,2 grammes, un enfant miraculeux dit-elle.


Catholique trad version mormond, elle assure que "tout va bien", comme Jim, l'heureux père de la nichée qui balaye les avertissements des toubibs, soulignant que malgré la condition physique fragile de sa femme "elle a pu avoir 19 enfants sans problème." ll est confiant: "Elle se porte à merveille, fait très attention à ce qu'elle mange et de la gymn tous les jours". Chez les Duggard, on n'a pas le droit de regarder la TV [ça peut expliquer] de surfer, l'éducation est assurée à la maison [comment? par qui? Quelles études? Qui paie les profs s'il y en a?] et les jeunes ne sont pas autorisés à avoir des relations avec d'autres, paradoxe puisqu'ils passent régulièrement à l'écran, ont un site avec vidéo (lien) très achalandé où ils vendent aussi des produits dérivés, livres, gadgets, conseils aux parents etc.. Michelle assure qu'elle aura autant d'enfants que Dieu (et Jim) lui en donneront (lien).

lundi 7 novembre 2011

Pédophilie, la lâcheté au quotidien


Réseaux pédophiles ? Et si c’était plus simple ?

Il semble qu'il y ait un fichier de délinquants sur mineurs qui a été un peu tardivement mis à disposition de la justice française, ce qui a posé problème. Des réseaux? je l'ignore mais l'impensable légèreté (lien avec le cas de la petite fille turque dite "O") avec laquelle sont ou furent traitées, car cela change tout de même actuellement, les affaires d'agression sexuelle même pédophiles peut aussi avoir un cause plus sordide et plus simple (lien avec le cas d'Océane). 

Voici une histoire qui date un peu. Proviseur ou "faisant fonction" ce qui n’est pas tout à fait la même chose, dans un lycée professionnel de Province, je reçus un jour une élève (14 ans) amenée par ses copines, terrorisée. Débile légère, section SAS, elle finit par m'avouer avoir été "touchée" (en fait c'était plus que ça) par un adulte.. qui travaillait au bahut. (!) Il était difficile de tout comprendre mais je lui ai immédiatement donné le trombinoscope de TOUS les professionnels du campus, heureusement parfaitement tenu à jour par mon prédécesseur, avec un café et des encouragements fervents "tu as tout le temps" etc.. Miracle, elle le reconnut au bout de dix minutes à peine de feuilletage.

OUF !!! Mille fois ouf ! C'était un "t.u.c.", ainsi appelait-on des jeunes au chômage ou en réinsertion employés pour des taches mineures un temps déterminé, un soulagement immense. [Il avoua, ce fut le même scénar banal de tous les agresseurs sexuels, elle "faisait" plus que son âge, il avait cru qu'elle était consentante, elle ne s'était pas vraiment (!) défendue etc. Il avait été interrompu par la sonnerie de la cloche mais lui avait donné RV avec menaces si elle ne venait pas de s'en prendre à elle le soir plus sérieusement.]

Et que pensez-vous qu'il advint ? Je fus admonestée par mon collègue pro technique -qui n'était pas mon supérieur- et toute sa cour qui s'arrangèrent pour me pourrir la vie ensuite et me faire muter, en un sens ils me rendirent un immense service, sur la base que j'aurais dû les prévenir avant de déclencher la lourde artillerie -ils étaient injoignables, qu’importe, j’aurais dû attendre- j'avais fait courir un risque au lycée, je m'étais emballée (!) un flirt un peu poussé tout de même ce n'était pas la mort, j'avais aggravé les choses au lieu de les calmer, avec ces "gosses" (les SAS) on n'était jamais sûr de rien etc.. Ils redoutaient qu'il y ait plainte de la part de la mère, que le bahut ne soit responsable, le fait est qu’il l’était, mis à l'index -la jeune fille avait été seule dans une salle vide et au dernier étage de midi à 2 heures- et que leur note administrative ne soit baissée. Ce sont ces réactions de gens banaux et minables, pas de vrais salauds ! qui confortent les criminels et leur confèrent l'impunité, plus que des soi-disant complicités (peut-être y en a-t-il mais ici c'était juste la peur de perdre une prime et de se voir blâmer.) C'est ce qui décourage les victimes de porter plainte ou, lorsqu'il s'agit de professionnels de l'éducation responsables, d'entendre une plaignante. Il y a manière et manière de recevoir une agressée qui en le cas ne demandait qu'à fuir.

Supposons que le gus n'ait pas avoué, qu'il se soit montré convaincant avec l'aide d'un ténor quelconque stipendié, que la gamine briefée par mes collègues -qui ont tout fait pour !- se soit rétractée [ce ne fut pas le cas, sans doute le fait que je l'aie écoutée l'avait-il renforcée].. et que la mère ait suivi le mouvement de déni, que croyez-vous qu'il serait advenu? La jeune fille eût été traumatisée à vie et ma carrière brisée [elle le fut en un sens mais pour le meilleur] j'aurais porté au minimum l'opprobre d'incompétence (!), j'aurais été l'incapable, celle qui met tout le monde dans le pétrin, alors que si je n'avais rien fait d'autre que "calmer le jeu", renvoyant la gamine à ses serpillières avec un bonbon et un biscuit, après tout il était tard lorsqu’elle s’était enfin décidée me "déranger" et pour une ado fragile c'était énorme.. personne ne m'en aurait voulu, même au cas hypothétique où la mère, prévenue ensuite aurait décidé de porter plainte contre le lycée [j'aurais affirmé m'être trompée, la belle affaire, avec les SAS, pas facile de comprendre, était-elle seulement venue? avait-elle réellement expliqué les choses? soutenue peut-être -peut-être pas- par mon collègue gêné par son absence et surtout par l’impossibilité de le joindre.]

Comprenez-vous à présent pourquoi des gens, même des pro, même "innocents", même relativement dévoués par ailleurs se taisent? Ils ont tout à y gagner. Dénoncer comporte un risque, celui de déclancher un scandale, de faire braquer des yeux suspicieux non seulement sur vous mais sur toute l'institution et on ne vous ratera pas, même si tout est avéré ["on" étant en le cas mes propres collègues plus anciens !] Mais alors si vous vous plantez !

Ce sont ces minimes lâchetés, la peur de voir sa note administrative baissée, de dévoiler des dysfonctionnements y compris légers d'une boîte, de se voir refuser ensuite des crédits, de donner ou confirmer une mauvaise réput d'un bahut, qui sont la plupart du temps à l'origine de ces refus d'entendre des enfants ou ado victimes, donc d'investiguer. Et puis quels soucis en perspective, une grève peut-être -les profs déplorant le manque de pions et de contrôle de l'entrée et des bâtiments n'allaient pas manquer à juste titre de se saisir de l'os-, RV délicats -avec les parents-, rapports à rédiger, plaintes à corroborer, une enquête même minime à mener, sans compter la crainte de représailles de ceux sur qui vous avez lancé la police souvent fort mécontents et, s'il s'agit de caïds d'arrondissement, vous devinez la suite. Un proviseur est seul le soir dans un campus totalement désert, en le cas ouvert à tout vents, mal éclairé, ici par endroit un vrai coupe gorge. (lien avec le blog femmes avenir.) Tout bien pesé, pour un carriériste moyen, il était urgent d'attendre le lendemain lorsqu'on serait "tous" présents, l'affaire méritait concertation dans le calme et à plusieurs [et d'ici là, la victime à qui on aurait par exemple offert une blouse neuve serait peut-être dans de meilleures dispositions] "un flirt un peu poussé, ce n'était pas si grave tout de même", ces mots-là me furent envoyés exactement par mon collègue ulcéré, ainsi qu'à la gamine. Mais, moins débile qu'il ne pensait [il faut dire que je lui avais expliqué et re expliqué que personne n'avait le droit de faire "ça" si elle ne voulait pas, que ça s'appelait agression sexuelle ou tentative de viol et était sévèrement puni] elle avait imprévisiblement tenu le coup, car sa mère fut à la hauteur, pas de pathos mais pas de minimisation, elle comprenait mieux que nous les propos de sa fille et elle me remercia de ma rapidité de réaction. C'aurait pu être différent. C'est l'affaire Banon en somme, version Hugo.

En conclusion, le soi-disant enfant-roi est un mythe qui cache souvent une totale désinvolture égoïste au quotidien vis à vis de ceux-ci, quasiment instituée, surtout s'il s'agit d'un déficient donc plus vulnérable ou s'il est issu d'un milieu défavorisé -voire même pas, pas toujours- (lien avec le blog "Secret de famille")