Blog-note

mercredi 21 novembre 2012

Houria Bouteldja, une curieuse lettre d'un ex frontiste, et sur le voile, une traîtrise


UN TEXTE ÉTONNANT (lien) D’UN EX FRONTISTE PROF D’HISTOIRE… ADRESSÉ A HOURIA BOUTELDJA (lien avec "Les indigènes de la république") A PROPOS DES "SOUSCHIENS"… UN PEU TOILETTÉ





Rappel : Houria Bouteldja, Présidente des "Indigènes de la République" a été assignée par l'extrême-droite en raison de l'expression "souchiens" (!) reliée évidemment à celle, classique, souvent raciste de "français de souche" employée par le FN entre autres, dont l'euphonie (cela ne m'était pas apparu), sonnait comme sous "chiens", péjorante... pour qui n'aime pas les chiens. Perso, comme en bien des cas je les préfère aux hommes, cela ne m'avait pas du tout choquée même après que j'eusse pigé l’ambiguïté de l'homophonie. 

"Lorsque vous évoquez la responsabilité des Etats néocolonisateurs dans le développement du phénomène communautariste, lorsque vous mettez en exergue le racisme de la société française vous avez raison. Mais les manifestations violentes irrationnelles qui font la une de l’actu dissimulent la violence systémique, fondement de toute l’architecture économique et sociale du système libéral qui consiste dans une mise en concurrence mondiale des travailleurs, permettant, par une réduction drastique des coûts de production, la maximisation délirante de profits financiers. Les flux migratoires ne servent pas les intérêts des pays pauvres mais des pays riches, engendrant une précarisation aussi bien des populations arrachées de chez elles par le pillage de leurs pays que parfois des travailleurs occidentaux qui se voient infliger un chômage de masse et réduits au statut d’assistés. Tant que ce système procurait suffisamment de croissance pour que quelques miettes puissent être distribuées aux classes popu sous forme de crédits à la conso, cela pouvait tenir, mais l’essoufflement de la croissance, (tant mieux à cause de ses effets dévastateurs notamment sur la nature) couplée à l’idéologie consumériste ont généré ressentiment et crise. Les néocolonisateurs –les oligarques mondialistes– font tout pour que leurs victimes s’en attribuent mutuellement la responsabilité : des salafistes improvisés transformant leur délinquance de hall d’immeuble en Guerre Sainte et prenant le contrôle des cités.. à la croisade de soi-disant français de souche qui s’ensuit font le jeu du système attisant la haine. Comment faire croire à des africains que leur seul horizon d’espérance, pendant que l’on a pillé et pille encore leur continent, est de venir comme clandestins travailler des MacDo en échange de l’AME et d’hébergements d’urgence qui brûlent pendant l’été ? La violence raciste ordinaire est la fois la conséquence et le masque de cette violence systémique. Le système politique actuel pourrait être comparé à de gigantesques ciseaux en train de refermer sur l'humanité leur lame. La droite -c'est la dimension économique du système, celle qui déchire les tissus productifs traditionnels pour réaliser toujours plus de profit- a besoin de déracinés d’immigrés, de sans-papiers pour produire à bas coût ce que d'autres déracinés, les précaires, les assistés et tous ceux que l'on a privés de leur fierté et de leur outil de travail, vont consommer à crédit.. ou ne plus pouvoir consommer. La gauche aussi se charge de les mettre en concurrence pour les empêcher d'identifier la cause commune de leurs malheurs et mettre en commun leur légitime révolte. Bien cordialement.."

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MA POSITION DE MÉTÈQUE

"Les indigènes de la république", mouvement d'époque intéressant qui semble piloté par des intello (ce n'est pas un reproche) français (originés ailleurs certes) avec tout ce que cela comporte de "retour aux sources" controuvés (lien) (là, oui, c'est un reproche) lorsque par exemple il défend le voile intégral ou pas intégral (pardon, s'oppose à la loi qui l'interdit, ce qui revient au même).. mouvement qui semble issu de classes sociales parfaitement intégrées n'ayant pas cerné ce que cela représente pour les femmes des pays qui en font obligation (lien avec Aliaa Elmadhy, "Sous le voile, les pavés")... et qui n'a pas su ou voulu se placer du côté des opprimé/es réel/les (lien avec "Sakineh", femme d'Iran) risquant leur peau pour ne pas le porter... d'"opprimés" un peu volontaristes dans le cas d'intellos nés en France, français ou francophones. [De toutes manières ce n'est pas leur peau que les femmes en France risquent en le portant. Aucune commune mesure.] Entre les femmes de certains pays vitriolées pour avoir refusé le voile (ou pour rien) et celles qui prétendent refuser une loi qui l'interdit parce que "colonialiste", il y a toute la différence entre des privilégiées (certes petitempent) confinant à la traîtrise et des martyres (beaucoup).

Cela évoque l'opposition des africains vis à vis des antillais ou de ceux qu'ils appellent "nègres blancs" en général (l'expression est de Fanon) exagérant selon lui les points les plus contestables de la culture qu'ils ont adoptée avec une ferveur qui va jusqu'à raciser leurs frères "barbares"... ou a contrario, se découvrant après coup avec un certain ressentiment, "nègres-nègres" dans l’œil du blanc, cherchent à "retouver" leurs pseudos racines "africaines", virant de bord à 180 ° vers une culture qui n'est plus la leur.. et qui comporte comme toutes des "traditions" contestables, le mot est faible (excision -lien-, esclavagisme etc..) .. y compris et surtout, avec la même ferveur, dans ce qu'elle a justement de plus détestable. 

Ce mouvement de pendule oscillant à 180° est le fait de tous les déracinés et nous le sommes tous peu ou prou. Cela s'appelle l'acculturation et cela s'oppose au métissage qui CHOISIT dans chaque culture ce qu'elle a de bon EN SOI et non pas, en fonction d'un engagement politique suspect ou de la découverte d'un cocufiage humiliant, ce qu'elle a de pire; nous en sommes tous victimes du plus au moins: par exemple les gens du Midi (lien avec "Racisme à Besançon)", les ploucs de n'importe quelle région par rapport au centralisme culturel parisien.. qui ont en partie perdu LEUR culture, LEURS traditions (notamment paysannes, indispensables pourtant pour survivre dans un pays pauvre) par le fait d'une pseudo colonisation (lien avec "chemin Roque") qui a accaparé des terres illégalement. Mais nous (car c'est de moi que je parle ici) n'avons pas acquis, pas totalement, la culture citadine tip top parisienne. Et lorsque certains tentent de faire renaître cette culture ancestrale qui n'est plus tout à fait nôtre... mais qui l'est aussi encore, ils privilégient parfois, presque par provoc dirait-on, ce qu'elle a de plus contestable, le refermement sur soi, le claniqme et l'intolérance, (cette "sauvagerie" qui tout de même fut historiquement intéressante en temps de guerre, cf les camisards, la résistance -lien avec le Puits de Célas-) en un mot, le racisme imbécile. (Parisien tête de chien etc..) 

Un détail anecdotique certes mais signifiant : j'ai été, non pas exclue mais violemment rejetée d'un de ces groupes dont je m'étais imprudemment approchée pour: 1 n'être pas une "vraie" (occitane, mon père est parisien) et 2 avoir eu une relation avec un kurde (lien avec "Noces kurdes") (!) en ces termes délicats (certes qui ne concernent qu'un cinglé mais tout de même représentatif) "Je hais ce monde de métèques où les valeurs de nos ancêtres (chasteté? Unions inter ethnique seulement? qui sait?) sont bafouées par l'étranger colonisateur (un kurde? colonisateur?) et de plus avec une indécente fierté" etc..  Brrrr...



Auteur : Hélène Larrivé - Source : http://larrive.blogspot.fr

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