Blog-note

lundi 31 octobre 2011

Après le Sofitel, la rue de la barque, le Carlton

C'est comme dans une série, au moment où un certain DSK (lien) va être entendu dans un sombre dossier sur une affaire, devinez? facile, de moeurs comme on dit élégamment, mettant en scène de jeunes prostituées dont certaines africaines et mineures (lien), comme ça se trouve, les juges lillois en charge de l'instruction risquent d'être dessaisis sur demande du parquet par le chef d'Olivier de Baynast et sur demande de Frédéric Fèvre.. le parquet que l'on appelait autrefois la magistrature "couchée". Les syndicats de magistrats dénoncent une volonté délibérée d'enterrer l'affaire.

Mais là où c'est rigolo, c'est que Koko aurait plutôt intérêt, si l'on suit la théorie strauskhanienne du complot qui a fait ses preuves jusqu'à l'os, à la promouvoir et non à l'étouffer. Qu'est-ce à dire ? y aurait-il aussi des mis-en-examen potes à koko qu'il conviendrait de mélager (je laisse la coquille)? Tous unis? On remarque ici que même les avocats de certains "prémusés" sont opposés à la délocalisation. Tiens tiens, vous y comprenez quelque chose? Serait-ce parce qu'il craindraient que leurs clients -de moindre importance, tout est relatif- ne jouent les fusibles, les bouc émissaires? Ce qui selon l'un d'eux, incarcéré, est déjà le cas.

C'est la Cour de Cas qui va trancher sur cette requête de dessaisine des juges lillois Stéphanie Ausbart et Mathieu Vignau qui instruisent depuis mars 2011 et ont depuis la semaine dernière le renfort d'Ida Chafaï spécialisée dans les contentieux économiques et financiers pour le volet blanchiment du dossier. Certes les magistrats connaissent deux des huit mis-en-examen, forcément, c'est du beau linge, l'avocat Emmanuel Riglaire et le commissaire Jean-Christophe Lagarde, mais cette requête survient juste au moment où l'affaire entre dans une phase décisive, au moment même où DSK allait être entendu et, comme ça se trouve, où la juge en charge du volet de blanchiment entre en piste. Ce qui interpelle Frank Berton, l'avocat de Francis Henrion, le directeur du Carlton: "Il s'agit clairement d'une volonté d'enterrer l'affaire, de gagner du temps." Si la chambre criminelle de la Cour de Cas qui a 8 jours pour trancher accepte la demande du parquet, il faudra de nouveaux juges et flics qui devront prendre connaissance d'un dossier sur lequel magistrats et policiers travaillent depuis 6 mois. 6 mois de retard au bas mot.

Un mauvais signal quant à l'issue de cette procédure et une gifle à l'égard des magistrats selon l'avocat d'un mis en examen qui redoute sans doute que son client ne soit le lampiste qui va payer pour tous. Pierre Soulier, l'avocat d'Hervé Franchois pense aussi qu'il y a eu une différence de traitement entre les mis en examen et il estime que si le parquet remet en cause la partialité des juges, il peut toujours faire appel de ses décisions.

En filigrane, des tensions entre le parquet et les magistrats instructeurs, la décision de fermeture du Carlton, la question de la remise en liberté d'Emmanuel Riglaire et de Jean-Christophe Lagarde, la sévérité excessive de certains peut-être : il est symptomatique que la juge Ausbart ait appris par la presse la demande de son dessaisissement! L'Union syndicale des magistrats évoque une atteinte à l'indépendance de la justice, bien que des demande de dépaysement ait déjà été effectuées dans l'affaire Bettencourt, elle avait été acceptée ou de Clearstream et du Mediator, elle avait été rejetée.

Les raisons invoquées par le parquet ne sont pas justifiées car les avocats de MM. Riglaire et Lagarde ne l'ont pas demandé. En outre, des affaires sensibles mettant en cause des magistrats ou des policiers, il y en a eu d'autres récemment qui n'ont pas invoqué de dessaisissement (lien)...

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