Blog-note

jeudi 19 mai 2011

L'Affaire DSK ou Mr "Touit-touit". Un "avant" et un "après"



Je réponds ici à tous ceux qui s'insurgent de la trop grande importance accordée à cette affaire au fond un peu anecdotique voire "pipel" si j'ose. Non, cette affaire n'est pas un fait divers démesurément gonflé pour tabloïds même s'ils vont assurément s'y engouffrer car elle se vend bien.

Elle est importante voire fondamentale symboliquement car elle nous éclaire sur le pouvoir (celui-ci a failli devenir le Président d'un pays représentant dans l'imagerie populaire mondiale les Droits de l'homme, l'égalité, la Révolution, l'abolition de l'esclavage etc.) et sur sa justice, ses journalistes, sa caste intello gauche chic, bref tout "notre" univers sous-jacent... tel au fond d'un bassin glauque l'invisible cadavre qui gisait depuis des lustres et qui soudain surgit à la surface gonflé et nauséabond. Sans vouloir jouer à rebours les Bernard-hari (je laisse) (lien) c'est à dire les ingénues style Margot dans sa chaumière, ces hommes politiques estimés, aimables, parfois brillants et pleins d'humour, c'était donc aussi "ça"?

En avons-nous conscience ? Sans doute confusément d'où l'intérêt de ces poulets (je parle de notre inestimable Bernard-h). Indépendamment de Mr Touit-touit qui n'est ici qu'un artefact, il y aura donc un "avant" et un "après", tant au niveau des médias que de la justice, notamment au sujet de la manière dont la France traite ses VIP délinquants ou criminels par rapport aux States.. avec des leçons à tirer pour tous... et certainement une modification importante de nos comportements.

Car à présent, même en France, une petite employée au ménage, une femme d'en "bas" comme disait quelqu'un récemment (l'expression "femme de" ménage est impropre et déplacée) osera porter plainte contre un "gros" client si imposant soit-il trop "pressant" (que l'on dit), agresseur sexuel, voire crescendo, carrément violeur ou sérial violeur... et il y a fort à parier que ce genre d'acte sera dorénavant moins, beaucoup moins fréquent. Car les "pulsions" rappelons le, soi disant incontrôlables, se contrôlent en fait très bien dans d'autres situations, par exemple lorsque la femme est elle aussi une VIP. Donc un agresseur sexuel est avant tout un homme qui joue de son pouvoir contre plus faible (croit-il, mais parfois il fait erreur.) Redite, celui-là a failli devenir Président de la République. Ca rappelle (dans l'autre sens) le procès de Bobigny qui lui aussi fit date, donnant (entre autre) la mesure de l'impensable ignorance du juge (des juges?) sur les questions d'avortement même purement techniques (cf la confusion historique entre une canule de Karman et un thermomètre... qui fit hurler de rire toute la salle devant le magistrat penaud)... où l'accusée fut acquittée.

Dans le cas de Mr Touit-touit, on a la mesure de ce que peuvent faire en toute impunité (ou en tout cas, sans que les médias, tenus à l'omerta, n'en avisent) des gens qui "nous" gouvernent et participent du système de lois auquel nous sommes soumis. L'affaire "Touit-touit" représente en ce sens une sorte de prise de la Bastille symbolique (la fin définitive d'illusions ou de demi illusions et la prise de conscience que rendre justice est facile, une justice qu'en France nous complexifions parfois à l'envi) et il est dommage mais significatif que ce soient les amerlocks qui l'aient faite sortir. Pensez ! Tout y est comme en un scénar de série un peu lourd : une employée de ménage noire, immigrée, jeune mère élevant seule sa fille... qui fait (involontairement) tomber un des hommes les plus puissants du monde, dans un pays que nous mésestimons un peu par son manque de "passé" idéologique, non, ce n'est pas rien et nullement piple. Il est parfois bon de recevoir des baffes dans la figure si on sait en tirer profit.

Celle-là met un peu KO (j'aurais voté pour Mr. Touit-touit sans hésiter) mais à présent, je pense que c'est une bonne chose (je demande pardon à sa victime d'écrire cela, pour qui assurément il s'agit d'un drame déjà épouvantable en soi mais ici démultiplié puissance n par la publicité qui en est faite et qui va sûrement encore augmenter demain, j'espère qu'elle obtiendra des indemnités conséquentes ça le mérite, tout comme Rikers pour M. Touit-touit, présumé innocent certes... s'il est reconnu coupable.) Ces deux images malgré tout sont impressionnantes, presque poignantes : voilà ce qu'est un homme avant et après Rikers; un jour seulement après!



Cette prison dite la "tombe", l'une des plus importantes des États Unis et la pire, est en fait une véritable "ville" de 17 000 "résidents" parmi lesquels les prisonniers les plus durs qui soient -constitués en gangs qui se livrent une guerre impitoyable- avec 7000 gardiens sans réel pouvoir et toute son infrastructure spécifique, ses trafics et ses "lois", celles des caïds bien sûr, qui en sont aussi les garants et les exécuteurs, au sens strict du terme...
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Un précédent historique il y a 25 siècles


Ca s'est peut-être passé ainsi : la "marche" sur le palais de Rome par le peuple (avec l'image de Lucrèce sur un panneau?) et l'instauration de la République qui mit fin au règne des rois Tarquin.

Une image : Lucrèce et Tarquin dit le "Superbe", violeur en série par ailleurs... ou comment une femme discrète, bien sous tout rapport (ici, une patricienne mariée cependant) fit tomber sans le vouloir le pouvoir royaliste haï vieux de plusieurs siècles. C'était en 509 avant JC : comme tout agresseur sexuel cherchant à tacler sa victime (mais ici, sa future victime), Tarquin l'avait menacée, si elle se refusait, de la tuer et de placer son corps dénudé aux côtés de celui d'un esclave afin de feindre avoir découvert.. et puni comme il devait (il était roi!) un adultère. La Rome antique ne plaisantant pas avec les mœurs, pour son honneur et celui des siens, elle dut céder, un acte "consenti" (!) voire provoqué par une très belle femme et auquel le faible mortel qu'il était avait succombé... qu'il lui aurait reproché au cas où elle le dénoncerait. On n'a rien inventé.

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