Blog-note

mercredi 18 mai 2011

"Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit."

DSK lettre ouverte à BHL.


Bernard-H Lévy donc est "très en colère (lien) très très" contre je cite, "les uns et les autres qui s'instituent chroniqueur judiciaire".. par conséquent sans doute contre lui-même puisque c’est exactement ce qu’il va faire dans ce billet… très en colère donc au sujet "du traitement infligé à DSK", par le système judiciaire américain… Et là, c’est, au bas mot une énorme maladresse et au pire… un coup de chapeau involontaire justement à ce système qui met à égalité une jeune femme noire ou portoricaine qui gagne sa vie en nettoyant les salles de bains des "grands"… (jeune femme dont il ne sera nullement question du reste dans l’article) et ces "grands" eux-mêmes! Mais il continue et enfonce encore le clou : "système qui dit-il ne tient pas compte de la personnalité du prévenu".
J’ai cru être mal réveillée en le lisant et m’être tout simplement trompée d’auteur, sans doute une commande urgente à un jeune pas très au point question écriture et logos. Mais non, c’est bien lui, le beau Bernard H. agrégé de philo. Un "collègue" en somme. La honte. Pas en forme ? Eût-il voulu enfoncer encore son pote et saluer le système judiciaire américain qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Et ce n’est pas fini. "C'est absolument dégueulasse, on sait bien que tout le monde n'est pas pareil !" (O mais si, Bernard, et surtout question quéquette, bien sûr, être un "grand" ne garantit rien sur ce point… mais par contre garantit qu’on aura les moyens le cas échéant de filer à l’anglaise, si l’on peut dire, comme un vulgaire malfrat.)
Et vogue galère. "On sait bien que quelqu'un comme DSK est évidemment traité par l'opinion d'une manière différente." En d’autres termes, je dirais moi "noblesse oblige" mais ici c’est l’inverse selon notre excellent. Quand je pense que dans mon enfance ma mère directrice d’une petite école en pays minier, une VIP pour le village à l’époque, me ressassait à l’envi "tu dois donner l’exemple toujours, sinon c’est tout l’enseignement public qui va être taclé avec toi." Une vitrine, j’étais. Ici, Bernard H dit a contrario "là où tu te situes, tu dois être traité avec plus, infiniment plus, d'indulgence." (Et tu peux en profiter? Cela va de soi.) Autrement dit, c'est parce qu'il fait partie du corps décisionnaire d'un système égalitaire encadré par le législateur représentant le peuple qu'il pourrait en violer.. la loi ! Minable et idéologiquement fautif. Rappelons qu’un fonctionnaire petit ou grand se doit à l’Etat donc à tous, qu’il en est le serviteur et le garant donc il sait à l’avance qu’on ne lui fera pas de cadeau (enfin théoriquement) c’est normal et accepté d’emblée, qu’il s’agisse d’une petite instit de village ou d’un DSK. En revanche, il est vrai qu’il bénéficie de certains avantages (je parle surtout pour les "grands"), indépendance relative et sécurité de l’emploi, non je ne plaisante pas. Que l’on gagne 1000 euros ou 200 000.
En d’autres termes, "la meute de photographes qui l'humilient" est le strict corollaire du respect dû à l'Etat. L’affaire eût-elle été traitée comme une simple anecdote et c’eût été humiliant pour la fonction, pour les autres, pour tous. Sous entendant que ma foi de telles choses peuvent arriver, banal, pas grave étant donné le rang du transgresseur. Et ben zut alors. Et tout est dans la même veine, effarante, ridicule aussi. "Tout le monde n'est pas tout le monde !" poursuit Bernard H. Ah pardon, je croyais, je pensais même que c’était un des principes d’égalité de 1789. "Le président du FMI… il est évident que ce n'est pas un quidam." A ce stade, avec les termes mêmes de "quidam", de "meute", d’"humiliation", on ne peut même plus commenter tant le mépris pour les "petits" est inénarrable : on se croirait revenu trois siècles en arrière à l'époque où les gens étaient divisés en plèbe, serf et aristo. Lamentable dérive d’une institution qui se monarchise de plus en plus (en pire comme il se doit, les rois autrefois n’ayant parfois pas choisi de l’être et n’ayant pas été "sélectionnés" par un combat qui laisse souvent surnager, non les meilleurs, mais... ceux qui savent nager, parfois -pas toujours- les plus cyniques, les plus "dégourdis".)
Reste le CV du pote. Difficile à éluder. Bernard s’y colle en vitesse. "Depuis hier, certains.. ont parlé du passé sulfureux de DSK […] de son attirance maladive pour les femmes, un secret de polichinelle". Et là, le ton devient de plus en plus rigolo. "Ecoutez, ces petits mecs, s'ils savaient tout ça, pourquoi ne le disaient-ils pas ?" Petits mecs ! Contre les "grands mecs" sans doute ?! Quel argument ! qui encore une fois joue a contrario de la thèse. Mais s’ils ne le disaient pas, c’était justement (voir début de l’article) parce qu’il s’agissait d’un "gros", de quelqu’un qui dans l’idée générale de ce maladroit poulet, était intouchable (le billet se mord la queue comme une mauvaise dissert), quelqu'un qui pouvait casser la carrière d’un homme et surtout d’une femme. Il est significatif que celle qui a osé ester contre lui soit femme de ménage et non une journaliste de sa caste : ce n’est pas DSK qui va l’empêcher de trouver un emploi de chambrière... ou peut-être tout simplement a-t-elle a eu plus de cran que les autres victimes, ou que aux States, on l'a écoutée et non renvoyée à ses plumeaux, David/Goliath ça ne les impressionne pas d'un iota, honte à nous... voire, hypothèse la pire pour DSK, qu'il a été plus "loin" c'est à dire, appelons les choses par leur nom, jusqu'au viol avec comme dirait Villon, une femme de "pauvre et petite extrace" -qui la bouclera pensait-il-..
Les deux supposées "Ophélie"qui sont peut-être bien la même... celle du milieu étant un montage avec le visage de celle de gauche et la coiffure de la dernière.. à deux âges différents, mieux attifée et moins mince dans sa version la plus récente (normal), la bouche et le sourire notamment sont identiques.

Tout ce qu'on sait d'elle est qu'il s'agit d'une jolie femme de 32 ans, bosseuse, genre à venir avec la grippe, une aspirine et c'est parti... mais on peut imaginer son cursus, banal : toute jeune mère célibataire ou veuve (sa fille est adolescente) ayant fui la misère, le passage par le Mexique ou ailleurs (?) dont on sait les risques, peut-être avec le bébé caché, sa peur sûrement et enfin la relative sécurité et le labeur.. la rencontre avec des patron/nes sympas (ça rappelle un film) l'argent qu'elle a probablement envoyé aux siens et pour finir, assurément une réussite, ce poste dans un hôtel de VIP.. Et voilà que tout se brise en ce jour de mai où en entrant dans la suite de DSK avec son chariot... Cette agression (jusqu'où?) a dû la renvoyer en un instant à son passé de femme-qui-ne-compte-pas, laissé croyait-elle, loin derrière elle : voilà pourquoi entre autre ce procès est vital.

Gageons qu'elle ne sera pas ménagée par la partie adverse qui va tenter de faire d'elle une frétillante croqueuse de diamants ou au contraire un "thon" profitant de l'"aubaine", comme a osé dire notre "Marie-Antoine" de service au sujet de Tristane Banon, une autre victime de son pote. Une agression sexuelle, une "aubaine"? Elle devrait être flattée à 20 ans qu'un "grand" de 58 se soit "intéressé" à elle ou plus exactement à son c.? Elle l'aurait cherché pour en tirer profit? Ah, les femmes ! Ici, notre beau Bernard a définitivement perdu, et la face, et toute crédibilité, dévoilant une montagne de... (touit) sous une allure de play boy de la philosophie, rôle qui restait à pourvoir et dans lequel il s'est engouffré avec parfois un certain talent.

"Dominique Strauss-Kahn est traité comme très peu d'hommes ont été traités dans l'histoire des démocraties modernes".. Non tout de même, Bernard, il faut raison garder et ces propos de midinette découvrant le mal en ce bas monde (c’est affreux-horrible les gens sont si méchants sauf moi)… venant d'un auteur philosophe ! sont franchement indignes : de la presse rose people, oui mon cher, ni plus ni moins, mixte de Marie-Antoinette et de Margot. "Il dort en prison, je connais cette prison effroyable." Et oui. Et il est bon que des gros la connaissent aussi, ne serait-ce que pour la dénoncer ensuite car il est vrai que les prisons aux states comme en France pèchent lourdement. Une idée, Bernard, pour te racheter : va le voir, observe comment vivent, non seulement ton pote (qui a droit à un traitement spécial, les agresseurs sexuels, DSK ou pas DSK, sont plutôt mal vus en taule et on comprend qu’il ait été isolé) mais tous les détenus et fais nous un bel article à ce sujet. 
Suit une phrase sibylline mal construite (décidément !) à deux ou trois sens, voire à aucun, lorsqu’on lui demande s’il doute : "est-ce que je doute de quoi, vous vous foutez de ma gueule?" Passons sur le ton du propos, plus banlieue que prof de philo, c'est tout son charme, mais : "est-ce que je doute de quoi", ça veut dire quoi? De l’existence de Dieu ? Mais il précise : "vous pensez une seconde qu'on serait amis si je pensais que DSK était un violeur compulsif ?" Et bien justement, les arguments décidément s'annulent : l’article, exsudant à chaque mot de défauts d’analyse invraisemblables donne précisément de lui (très très en colère) une image de... disons au bas mot ingénu amblyope (et je suis sympa)… jusqu’au grotesque. Alors, Margot ? Un complot ?

A ce stade, on ne voit que ça. Mais non, il ne va tout de même pas jusque là, le philosophe resurgit soudain et donne un coup de pied au fond de la piscine où il s'enlisait et manquait un peu d’air. "Je ne pense pas complot mais je dénonce un emballement judiciaire et médiatique qui est en train de fabriquer un coupable". Ouais. C’est-y pas un petit peu du pareil au même ? Complot par destination en somme ? Et ça termine sur une note biblique dramatique encore plus maladroite que tout le reste (pas besoin de préciser) "mon Dieu se diront-ils [il parle des méchants "petits" qui accablent son "grand" de copain tels une "meute" de "quidams" ravageurs inconscients que "tout le monde n'est pas tout le monde" etc] qu'est ce qu'on a fait, nous avons été lamentables !" C’est lui qui l’est, et qui vient ici d'apporter un tas de fagots pour le bûcher. Pauvre DSK : avec des amis comme ça, on n’a plus besoin d’ennemis.


Rikers, une vue de l'esprit (montage, seule la moitié gauche est une photo). En effet, ça rappelle un peu les élevages en batterie. Où est DSK?

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