Blog-note

dimanche 15 mai 2011

Michelle Martin, une éclatante "ternitude"


Deux femmes étonnamment semblables, sans expression, même moue de petite fille, même regard vague, démenti par un éclat imprévu parfois. Accablées? Soit. Surtout d'avoir été prises? Peut-être aussi.

Ainsi donc Madame ex Dutroux va être ou est libérée, c'est la loi. Encore que, si on en croit Marc Metdepenningen (lien) au cours de l'excellent interview du "soir" (vidéo), la libération, pour les récidivistes (ce qu'elle est) n'est pas un droit mais une faveur et ne peut intervenir avant les deux tiers de la peine (?) là il y a quelque chose qui m'échappe, elle est juste à la moitié. La notion de récidive périme-t-elle comme les yaourts? Rappelons donc qu'elle avait déjà été condamnée pour des faits exactement similaires (mais moins graves), libérée également avant la fin de sa peine... avant de recommencer en pire comme c'est souvent le cas (un condamné non puni ou puni de manière dérisoire ayant tendance lorsqu'il réitère, à y aller plus fort et ce quelque soit le délit ou le crime.) Déplorons le désespoir du père d'An, une des victimes du couple, qui n'a été prévenu de sa sortie imminente que par la presse, un mépris inqualifiable qui ravive encore sa douleur. (Ca c'est du vice de procédure pur et dur car les victimes doivent non seulement être averties mais donner leur avis sur la libération de leur doleur, avis que l'on peut suivre ou non).. lenteurs de la poste dit-on sans rire comme si le téléphone n'existait pas ni les e mails... ainsi que la curieuse omission dans l'ordonnance de l'interdiction pour Mme ex Dutroux de se rendre dans la province de deux de ses victimes, apparemment oubliées dans la paperasse.

Un tollé évidemment, surtout qu'ils escomptent ou escomptaient "nous" la refiler, dans un couvent s'il vous plaît, donc "nous" obliger, malgré l'état de la justice en France (lien), ses restrictions drastiques de budget, à la faire "suivre" par un/des magistrats, JAP etc sans compter les pointages au Commissariat (en voiture et gardée par un bataillon de CRS sans aucun doute), soins psy ou autres, toujours sous escorte etc... Elle risquait de nous coûter cher. Les "Dominicaines de Béthanie", ainsi s'appelle l'ordre pour lequel elle postulait qui s'est donné pour mission d'accueillir sans distinction des ex détenues quel que soit leur crime, dans le secret le plus total... de sorte que parmi les moniales, se côtoient en collégialité complète des filles d'aristo, des ex prostituée et des "Martin" repenties sans que l'on ne sache qui est quoi. Une sorte de "légion étrangère de la cornette", admirable certes, mais dans certains cas, ce secret ne fait-il pas courir un risque à la société? Confierait-on des classes de caté ou un centre aéré à Martin? pas de panique : l'ordre est purement contemplatif. Ouf. 

Mesquin ? Oui en un sens, mais le quidam qui attend depuis un an (lien) un procès en tant que victime (certes sans comparaison) que le juge renvoie encore, et qui n'a de fait même pas les moyens de se faire soigner les dents...  et à qui le magistrat dit, navré, (car au énième "renvoi", il a éclaté) ne pouvoir faire mieux : il a 140 cas (?) à traiter dans l'après midi (!) et autant le lendemain, et dans un tribunal pas tout proche (lien) pour lequel il doit assurer un remplacement... le quidam de base donc a l'impression rageante qu'une bourrelle (d'enfants de surcroît) est infiniment mieux soignée que lui : le temps qu'on lui consacre n'est pas compté, à la limite, plus c'est grave, c'est à dire plus ce qu'elle a commis est horrible et moins on lésinera...  tandis lui (pour une affaire certes minime mais qui, élevée à la puissance n, empoisonne la vie de tous), même s'il crève (un peu) de faim et de dépression, s'il se sent abandonné et à la limite du suicide parfois, c'est : "RENVOI !" suivi de "pas urgent" voire, "désolé"...

Le fait est : le bourreau est ou semble parfois mieux considéré que sa victime, le délinquant que sa proie, le doleur que le dolé. Y compris dans les médias. Pourquoi? PARCE QU'IL FAIT PEUR! Qu'il n'est pas compréhensible. C'est ce qu'il veut. Le crime paie en somme. On sait bien que le père de Pascale, tout dynamique qu'il soit, ne va pas prendre un flingue et descendre un juge qui libèrerait l'assassin de sa fille, pas plus que celui d'An, désespéré pourtant. De fait, qui connait le nom de Pascale Escarfail, Catherine Rocher, Elsa Benady, Agnès Nijkamp ? Qui ignore celui de Guy Georges ?  Guy Georges, Michelle Martin and co sont un mystère, on ne les comprend pas, avec eux, il y a toujours un suspense petit ou gros (exemple, cette requête inattendue de Martin), on ne peut s'identifier à eux, ils intriguent et terrorisent.. tandis que les "braves" -ou moins "braves"- gens n'intéressent personne : c'est vous et moi, on n'a pas besoin de lire pour les comprendre ; la trivialité de la vie quotidienne, on n'a pas envie de la retrouver sur papier, le net ou à la TV. Exemple : un article sur une victime, Chérif Delay, l'enfant martyr d'Outreau, a ici fait 500 lectures, celui-ci, 5000 environ, ratio : 1/10 ! On s'intéresse donc, du moins sur ce journal assez représentatif de l'ensemble, dix fois plus aux bourreaux et surtout aux bourrelles (plus rares) qu'aux victimes, même si ce sont des hommes (plus rare aussi.) CQFD.

Car la plupart du temps, la victime, justement, fait partie du quotidien. Catherine Rocher travaillait comme assistante de marketing, payait son loyer et ambitionnait de monter en grade; Elsa Benady était employée de bureau d'un service de presse fort estimée et Pascale Escarfail, une étudiante sérieuse qui rentrait chez ses parents les week ends... Fort jolies toutes trois mais cela n'a pas suffit, des belles filles sans histoire, ça court les rues. Tandis que le "monstre", lui, interpelle, oblige à réfléchir. Autre exemple : lorsque je me remémorais mes anciens élèves ou étudiants, 5 noms ressortaient immédiatement (bien avant que les médias ne s'emparent d'eux.) L'un est un jeune afghan issu de la guerre dont les parents étaient illettrés, qui apprit le français en un an puis passa de la 3ème à la terminale S-maths.. où sa moyenne avoisinait le 19 dans toutes les matières (sans doute futur prix Nobel de médecine à présent)... mais deux autres sont devenus des tueurs en série, pour l'un, prévisible, pour l'autre, non, quoique la bizarrerie du personnage était troublante. Déjà, ils interpellaient, posaient problème, et nous ont coûté du temps, en vain. Mais tous intriguaient, sortant de l'ordinaire pour le meilleur comme pour le pire : Satar parce qu'on s'émerveillait de voir fonctionner la "soucoupe-volante", les deux autres parce qu'on les redoutait. La mémoire n'est pas infinie : disquette saturée, le "reste" s'oublie ou vient après. 

La perversion ne s'explique pas, la psychopathie non plus, (c'est bien ce qui intrigue) et ce ne sont pas des maladies : pour qu'il y ait pathologie, il faut un commencement, une période de stand by, la  décompensation et l'état, puis la guérison ou la mort. Là ce n'est pas le cas. Quoi de plus banal qu'une Michelle Martin? Elle avait "fait", sans doute par nécessité (son père était mort prématurément) l'Ecole Normale d'Institutrice, sans jeu de mots, une école où les études sont salariées mais où il faut être nickel, bosseur, gentil, et obéir sans poser de question voire même ne pas manifester trop d'indépendance d'esprit. Une femme ordinaire, un peu terne, dans la conformité la plus totale, qui devint logiquement une épouse soumise et fidèle... Sa particularité est seulement d'avoir choisi comme compagnon un (des?) pervers : qui se ressemble s'assemble ? Non, parfois c'est même l'inverse, mais peut-être a-t-elle "promu" ceux qu'elle a choisi, qui représentaient pour elle un sombre idéal mis en sommeil... ou qui ont réussi facilement à imprimer le leur sur le papier buvard qu'elle était (est?). Comme Monique Olivier, passe muraille elle aussi en apparence... mais qui lisait sans broncher les lettres de son "élu" dans lesquelles il projetait clairement et décrivait ses crimes futurs (contre des enfants), escomptant même son aide à laquelle elle consentait (et vice versa aussi du reste, mais elle voulait seulement tuer son ex!) L'administration pénitentiaire a laissé passer cette littérature, autre mystère étant donné le CV du personnage. 

En ce sens, ces femmes sont exactement aussi responsables que leurs hommes malgré leur banalité superficielle. Les condamner à moins, les lâcher à mi peine? Leur faire une telle "fleur" est limite insultant pour le genre. Femmes terrorisées, manipulées? Ce n'est jamais aussi simple : Olivier par exemple, effacée jusqu'à la transparence devant un Fourniret qui pose au maître décideur, lorsqu'elle est enregistrée sans le savoir lors d'un parloir, ô stupeur, devient diserte, autoritaire, cassante (et le "macho" n'en mène pas large.) Et surtout, pourquoi, alors que Martin n'a pas tout dit de l'affaire (sur la mort notamment de Julie et de Mélissa, enterrées vivantes dans leur caveau) est-elle relâchée ou quasiment? Inutile de se livrer plus qu'il n'a été exigé, à présent, elle se taira à jamais. Elle prétend qu'après l'arrestation de Dutroux, elle était paumée, à l'ouest... Mais elle a tout de même pensé à nourrir les chiens. Des animaux affamés, ça fait du bruit, ça donne l'alerte. Pas des petites filles claquemurées. Etaient-elles déjà mortes, comme le suppose Marc Metdepenningen ? Tuées? par qui? Un complice alerté? (lien)

[Cet article ayant été censuré (ou shunté par une mauvaise manip) et pour une fois (!) ne l'ayant pas sauvegardé au fur et à mesure dans un blog (lien), mais dans ma tête, si (!) je colle ici la première version et referai la suite. On verra alors (?) ce qui a motivé le coup de ciseaux. Il avait 4572 vues. On repart donc à "zéro". En revanche, les 4 commentaires ne sont pas perdus.]

Une piste sérieuse, l'argent

A partir de 92, on ne sait rien des revenus du couple qui a deux puis trois enfants, voyage beaucoup notamment dans les pays de l'Est (où les orphelins à la rue sont pléthore) d'où Michelle, bonne fille, envoie régulièrement des cartes postales à sa mère qui les conserve religieusement. Trafic de voitures volées dit Dutroux, droit dans ses bottes*. Soit. Mais encore ? N'oublions pas qu'à ce moment là, il a déjà (comme Martin) été condamné pour viols pédophiles, c'est son truc (ils sont tous deux sortis avant la fin de leur peine, comme d'hab)... et qu'à la même époque, il achète des maisons, certes modestes, mais où ils se livrent tous deux à de curieux "travaux" : des caves aménagées en "chambres" !?! Etant donné le cursus des personnages, vous vous seriez interrogés. Pas les gendarmes. Alors, ces pays de l'Est où il se rend régulièrement ? Cassettes porno ? Cela rapporte bien. Pédoporno? Cela rapporte plus encore. In "live"? Plus? On ne sait pas. Et surtout, quid des clients? Voire des commanditaires ? De ce richissime Nihoul grand partouzeur devant l'Eternel relié à..? Mystère. [Voir "Noces kurdes" (lien) livre-docu-témoignage dans lequel le héros raconte des histoires assez proches mais "soft" -sauf qu'il ne dit peut-être pas tout- ahurissantes voire... comiques ! aller "écumer" pour le "meilleur" mais aussi pour le pire ! des pays meurtris par la guerre n'est ni rare ni même extraordinaire, qu'il s'agisse de couples stériles à la recherche de jeunes hommes ressemblant au mari pour... disons, jouer les "titulaires remplaçants" (!) prestation nullement désagréable (dixit) et fort bien rémunérée (!) ou.. ? Tout est possible.]


* Contrairement au cliché, les criminels même sexuels ou pédo sexuels les plus terrifiants se "diversifient" parfois selon l'occasion; ainsi Guy Georges avait-il son ADN fiché pour... vol de mobylette ! et Fourniret avait également escroqué un co détenu (et dans la foulée, liquidé sa compagne) d'une véritable fortune avec laquelle il avait acheté le château où il vivait. Sans ses crimes réitérés, le sang froid de la petite fille qui parvint à s'échapper et la présence d'esprit de la conductrice qui releva son numéro d'immatriculation (il effectuait toujours ses enlèvements avec son propre véhicule!) qui poussèrent les policiers à investiguer sur lui tout azimut, il n'aurait jamais été pris pour cette filouterie, si énorme fût-elle. Discret, serviable, bon voisin, un grand bourgeois amène dont personne ne se méfiait. Si bien qu'on tient là peut-être une cause classique de ces unions disparates, improbables, entre des femmes très comme il faut, n'ayant jamais dévié d'un iota du droit le plus strict et des criminels violents et parfois cogneurs : l'argent. Olivier, employée de maison timide, solitaire et peu avenante vivait tout de même en châtelaine. Où le plus banal côtoie l'horreur absolue : comme tout le monde et peut-être davantage encore, les bourreaux et surtout les bourrelles, apprécient confort et rang social.

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